Co-auteur d’une étude de cas intéressante sur la génération 99 du club de Bryne FK, dont Erling Haaland faisait partie, Martin Erikstad est chercheur à l’Université d’Agder en Norvège.
Il nous propose quelques clés pour comprendre l’environnement dans lequel l’attaquant norvégien s’est développé.
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Le développement de la génération 99 du Bryne FK (Norvège), dont Erling Haaland faisait partie, est un exemple intéressant d’environnement favorisant la performance, la participation et le développement personnel. Pour l’étudier, vous avez utilisé le « Personal Assets Framework » (Côté et al., 2014) comme cadre théorique. Pourriez-vous le définir ?
Le Personal Assets Framework (PAF) est un cadre théorique qui a été développé afin de favoriser la compréhension du processus de développement des individus engagés dans une activité sportive, ainsi que les résultats à long terme associés à cet engagement. Le cadre défini que les résultats à long terme associés à cet engagement sont les suivants :
Mais pour comprendre comment ces résultats peuvent survenir, il faut aussi examiner les éléments structurels de la pratique sportive, c’est-à-dire : ce que fait l’individu / le sportif, avec qui il le fait et où il le fait. Donc, l’activité pratiquée, les relations sociales et le cadre de pratique sont les éléments que nous devons prendre en compte pour développer notre compréhension de ces résultats à long terme. Nous parlons de résultats à long terme, car ils ne seront observables que 10 ou 15 ans après le début de l’engagement d’un enfant dans là dites pratique sportive.
Par ailleurs, le PAF définit aussi plusieurs facteurs sur lesquels l’entraîneur peut essayer d’avoir une influence à plus court terme. Le développement de la compétence est le premier facteur. Pour un joueur de football, par exemple, cela signifie devenir un peu meilleur dans la pratique du football. Le deuxième, c’est la confiance. C’est-à-dire que le joueur a un peu plus confiance en ses capacités. Le troisième, ce sont les relations. Le joueur développe de meilleures relations avec les individus qui l’entourent, par exemple, ses coéquipiers. Le dernier, c’est le caractère. Cela peut se caractériser par le respect des règles, etc.
En football et dans le sport en général, c’est souvent la compréhension d’aspects associés à la performance de haut niveau, comme l’influence de la pratique délibérée, qui semblent attirer la curiosité. Il est très peu question de développement personnel et d’engagement à long terme.
Il me semble que nous sommes fascinés par le haut niveau et plus jeunes, nous sommes beaucoup à avoir rêvé de devenir des footballeurs de haut niveau. Cependant, lorsque nous observons la pratique sportive avec nos yeux d’adultes ou en tant que parents, par exemple, il est assez clair que ces athlètes de haut niveau sont extrêmement rares.
Moins d’un pour cent des enfants qui pratiquent une activité sportive deviennent des athlètes de haut niveau. Je pense donc que c’est une chose que nous devrions garder à l’esprit, surtout lorsque nous sommes impliqués dans la pratique sportive d’enfants ou de jeunes. Le haut niveau n’est pas la seule raison pour laquelle nous faisons du sport, mais il est compréhensible que les médias y accordent beaucoup d’attention, de même que tout individu qui s’intéresse à un sport.
Pendant longtemps l’idée de nature vs nurture (inné vs acquis) a polarisé le débat sur l’interprétation de l’atteinte du haut niveau, même si aujourd’hui il semble clair que les deux aspects sont importants et que la seule chose qui soit sous notre contrôle est l’entraînement.
Les chercheurs ont aussi beaucoup étudié la question de l’impact de la pratique délibérée dans le développement des athlètes de haut niveau. Mais aujourd’hui, ce qui me semble fondamental, c’est d’essayer de comprendre pourquoi certains individus s’engagent dans ce type de pratique massive ?
En l’occurrence, je pense que cette étude de cas sur Bryne, peut aider à mieux comprendre pourquoi certaines personnes veulent s’entraîner autant et ce que nous pouvons faire pour créer des environnements plus adaptés, non seulement pour la performance, mais aussi pour promouvoir la participation et le développement personnel.
L’atteinte du haut niveau est aussi très souvent associée à deux types de parcours de développement distincts : la spécialisation précoce et la diversification précoce. Cependant, la “réponse” semble se trouver quelque part entre ces deux extrémités.
Lorsqu’on parle de spécialisation précoce, cela fait généralement référence à un individu faisant preuve d’une forte implication dans des formes délibérées de pratique, dès le plus jeune âge et dans un sport exclusivement. Je pense que nous pouvons raisonnablement admettre que cela peut être une voie de développement permettant de devenir un athlète de haut niveau.
Le parcours de Tiger Woods est souvent utilisé pour illustrer cela. Cependant, il y a aussi beaucoup d’athlètes qui n’empruntent pas cette voie et qui ont pratiqué plusieurs sports dans leur jeunesse, avant de se “spécialiser”. Mais globalement, même lorsqu’on ne pratique que le football dans sa jeunesse, l’aspect ludique est premier pour les joueurs. C’est seulement plus tard qu’un enfant se dira qu’il veut devenir un joueur de haut niveau.
Dans notre étude de cas, jusqu’à l’âge de 10 ans, Erling Haaland et le reste de sa catégorie ne se sont entraînés qu’une à deux heures par semaine, dans un environnement structuré par des adultes (club). La plupart de leurs heures de pratique de football se sont faites en dehors de ce cadre, de manière non-structurée et pour le plaisir: le terrain de football local.
Pour des enfants de cet âge-là, s’amuser doit être un aspect fondamental de l’entraînement, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas être pris au sérieux ou que l’on peut faire ce que l’on veut à l’entraînement, tant que c’est amusant. L’entraînement doit toujours être de la plus haute qualité, mais adapté.
Je le répète, nous devons prendre les enfants au sérieux et ils doivent pouvoir s’amuser pendant l’entrainement. Cependant, ils doivent aussi avoir l’opportunité de se développer afin d’essayer de devenir de meilleurs athlètes, même si ce n’est pas le seul objectif de la séance d’entraînement.
Nous devons trouver l’équilibre en nous demandant comment nous pouvons essayer de les aider à s’améliorer, dans un laps de temps aussi court et que le motif principal de leur implication soit le plaisir. Plus tard dans leur parcours, ils décideront eux-mêmes s’ils souhaitent s’engager dans une pratique plus massive.
Justement, à 13 ans, l’encadrement a laissé le soin à chaque joueur de déterminer lui-même comment il souhaitait poursuivre son développement, ce qui va un peu à l’encontre de la logique de sélection que l’on observe habituellement sur ces catégories.
Comme vous l’avez mentionné, c’est à l’âge de 13 ans que leur groupe d’entraînement a été divisé en 2. Un groupe composé de joueurs avec deux entraînements par semaine et un focus quasiment similaire à ce qu’ils avaient vécu jusque-là et un groupe avec quatre ou cinq séances par semaine.
Habituellement, ce que l’on observe dans le football, c’est que c’est l’encadrement qui dit aux joueurs : « vous êtes assez bons pour jouer avec ce groupe » ou « vous n’êtes pas assez bon, alors vous jouerez dans le deuxième, troisième ou quatrième groupe ». Ce qui est aussi très courant avec ces groupes là, c’est qu’ils ne sont pas pris au sérieux. Donc, si vous n’êtes pas pris au sérieux et qu’en plus, vous ne jouez pas avec vos amis qui sont éparpillés dans différentes équipes, cela favorise le décrochage sportif.
Mais ici, les joueurs ont pu choisir eux-mêmes le parcours qu’ils souhaitaient poursuivre et ils ont également pu partager les mêmes heures d’entraînement. Cela signifie que même si un joueur voulait juste jouer pour le plaisir et que son meilleur ami voulait intensifier sa pratique, leurs séances d’entraînement avaient lieu en même temps.
Ils pouvaient donc continuer à faire du vélo pour se rendre ensemble à l’entraînement, partager le vestiaire, etc. Pour ainsi dire, ils ont réussi à maintenir les liens sociaux au sein du groupe. Je pense que c’est quelque chose que tout le monde veut développer dans un groupe, indépendamment des objectifs à long terme visés.
Par ailleurs, l’entraîneur principal qui a suivi cette génération depuis ses débuts, était formé et avait “une connaissance détaillée de l’activité”. Je pense que c’est un aspect positif, quels que soient les objectifs que l’on souhaite atteindre. Il me semble que toute personne qui pratique un sport veut s’améliorer, au moins un peu, et développer ses habiletés, donc avoir un encadrement de qualité est nécessaire.
Il a aussi affiché de multiple qualités que l’on associe au leadership et qui sont caractéristiques du leadership transformationnel. Dans la littérature, avoir ce type de leader est bénéfique pour la performance, mais aussi pour la participation et le développement personnel.
Nous avons également examiné le cadre dans lequel ils se sont développés. Ils avaient par exemple un accès unique aux équipements sportifs de la ville, notamment le “soccer dôme” local (terrain couvert), qui était toujours ouvert. Ils pouvaient y jouer de manière non structurée, quand ils le voulaient. C’est quelque chose qui est assez rare, surtout en Norvège, parce qu’en hiver nous avons pas mal de neige, donc beaucoup d’enfants ne peuvent pratiquer le football. C’est donc aussi quelque chose qui a eu un effet positif sur les aspects performance, participation et développement personnel.
Quelles sont les caractéristiques du leadership transformationnel ?
Très souvent, l’entraîneur se concentre énormément sur les connaissances à acquérir à propos de l’activité. Les procédés d’entraînement, la tactique, etc., ce qui est une partie importante de son rôle. Mais ce que nous constatons également, c’est que l’impact que nous avons sur les joueurs que nous accompagnons dépend aussi de notre relation avec eux. En ce sens, le leadership transformationnel est un style de leadership qui s’est avéré très efficace pour influencer à la fois les aspects performance, participation et développement personnel, liés à la pratique sportive.
Ce style de leadership se caractérise par quatre « I ». Il s’agit de idealized influence (influence idéalisée), inspirational motivation (motivation inspirante), intellectual stimulation (stimulation intellectuelle) et individualized consideration (considération individualisée). L’influence idéalisée consiste à se comporter comme un modèle. Être un modèle, cela peut être associé au fait d’arriver à l’heure, de discuter avec les joueurs de l’importance d’être respectueux envers les autres (coéquipiers, arbitres, adversaires,…), etc.
La motivation inspirante, nous renvoie au fait qu’il est important pour nous, en tant qu’êtres humains, que les autres croient en nous. Par exemple, pour un joueur, c’est de savoir que son rôle dans l’équipe ou le groupe est très important.
En tant que Norvégien, l’exemple que j’apprécie particulièrement est celui d’Ole Gunnar Solskjaer. Il a joué à Manchester United pendant de très nombreuses années et il était souvent qualifié de « supersub », parce qu’il passait beaucoup de temps sur le banc. Je ne pense pas que beaucoup de joueurs auraient accepté un rôle avec si peu de temps de jeu.
Cependant, Sir Alex Ferguson a probablement su lui faire comprendre quel était son rôle dans cette équipe et pourquoi dans ce rôle, il était si précieux. En tant qu’entraîneur, nous pouvons en tirer quelques leçons, notamment qu’il est important de dire aux joueurs qu’ils font partie de l’équipe et que nous apprécions leur contribution.
Ensuite, la stimulation intellectuelle renvoie au fait que nous n’avons pas besoin de donner les solutions aux joueurs. Prenons un exemple. Lors d’un de leur match important, les joueurs de Bryne avaient du mal à défendre sur l’un des attaquants adverses. A la mi-temps, l’entraîneur leur a donc dit : « Je pense que je sais comment vous pouvez gérer cette situation, mais je veux que vous trouviez les solutions possibles par vous-même ». En fait, c’est valorisant pour les joueurs de réaliser les choses par eux-mêmes. Trop souvent, certains entraîneurs et peut-être aussi parents pensent être obligés de jouer à la PlayStation avec leurs joueurs. Ils leur disent où courir, où tirer, etc.
Pour finir, la considération individualisée, caractérise le fait que l’entraîneur considère ses joueurs avant tout comme des personnes. Il leur demande comment vont les choses à la maison ou comment vont les choses à l’école. En établissant des relations un peu plus étroites avec les joueurs, certaines informations importantes peuvent émerger. Par exemple, si les choses sont difficiles à la maison, cela peut influencer ce qu’ils font à l’entraînement et comment ils le font, etc.
L’environnement de développement proposé à cette génération 99 du Bryne FK est très différent de beaucoup d’autres environnements que l’on peut observer, où tout est articulé autour de la compétition et la focalisation sur les meilleurs joueurs du moment. Sur les 40 joueurs du groupe de départ, 6 sont devenus professionnels, ce qui montre peut-être qu’une autre voie est possible…
Je pense que la compétition est une chose positive, mais elle peut être une arme à double tranchant. Elle comporte certainement de nombreux aspects positifs, mais nous devons aussi être conscients qu’elle peut avoir des conséquences négatives. Par exemple, si vous êtes toujours dans l’équipe perdante, cela peut vous amener à penser que peu importe les efforts que vous fournissez, vous perdrez et inversement si vous gagnez tout le temps. L’un et l’autre de ces scénarios ne sont pas positifs pour un joueur. Il y avait donc une grande variété dans les habiletés au sein de ce groupe, mais les entraîneurs s’assuraient que la constitution des équipes était équitable. Tout le monde devait avoir la possibilité de faire partie de l’équipe gagnante et d’apprendre à concourir.
Au lieu de faire jouer les meilleurs joueurs ensemble et les joueurs les moins doués ensemble, ils étaient mélangés. Par exemple, lorsque Erling Haaland était attaquant d’une équipe, dans l’autre équipe, il y avait le meilleur défenseur du groupe. Encore une fois, je pense que la compétition est quelque chose de positif et que nous devons développer des athlètes compétitifs, mais la meilleure façon de le faire n’est pas nécessairement de construire des gagnants et des perdants, dès le plus jeune âge. Je pense qu’il faut plutôt leur apprendre à être compétitifs, c’est-à-dire : comment gérer les victoires et comment gérer les défaites.
De 6 à 16 ans, ce groupe de joueurs est resté très stable, avec un faible taux d’abandon. Sur cette même période, certains joueurs peuvent connaître 5 à 6 clubs, qui peuvent être très éloignés de leur domicile. Les raisons de ces changements sont multiples, mais bien souvent, c’est la recherche du “niveau de compétition” qui semble guider ces décisions qui ne favorisent pas la stabilité et par ricochet, la performance, la participation et le développement personnel.
En Norvège, nous avons des règlements pour éviter certains des résultats négatifs associés à une spécialisation précoce et à un engagement précoce dans des environnements très compétitifs. Par exemple, nous ne sommes pas autorisés à organiser des compétitions nationales pour les joueurs de moins de 12 ans et il n’existe pas de classement pour les moins de 12 ans. En Norvège, il est largement accepté que le sport pratiqué par les enfants se fait avant tout pour le plaisir et qu’ensuite il deviendra compétitif.
Cependant, surtout dans les grandes villes, on peut effectivement observer que certains joueurs changent de club, principalement parce que le niveau de compétition est plus élevé ailleurs. Pour certains joueurs, cela peut être positif, car vous avez besoin de défis pour progresser, surtout si vous venez d’une petite ville et que le niveau de votre équipe n’est pas très élevé. Parfois, c’est donc positif. Mais les relations sociales et le cadre sont également très importants. Si chaque jour, vous avez 30 minutes ou une heure de transport en plus, pour aller à l’entraînement ou que vous ne vous entraînez plus avec vos amis à un si jeune âge, cela peut avoir des effets plus négatifs que positifs. Pour certains joueurs, cela peut être acceptable, mais je ne pense pas que changer d’environnement tous les ans soit une bonne façon de structurer sa pratique sportive.
D’ailleurs, la taille de la communauté dans laquelle un enfant se développe peut avoir une grande influence sur son parcours.
Vous faites référence à l’effet du lieu de naissance. Les joueurs originaires de petites localités sont sous-représentés dans le sport de haut niveau, mais c’est aussi le cas des joueurs originaires de très grandes villes. Quand on y pense, ce n’est pas si étrange. Si vous venez d’une ville qui compte des centaines de milliers d’habitants, vous n’aurez pas forcément accès aux installations sportives de la ville pour pratiquer de manière non structurée. Si vous y parvenez, il sera peut-être difficile de jouer avec vos amis car de nombreuses autres personnes voudront aussi jouer. Vous n’aurez donc pas ces relations étroites avec les gens qui vous entourent comme dans une plus petite communauté.
Une autre chose que nous avons soulignée dans cette étude de cas, ce sont les modèles que les joueurs avaient dans leur environnement. Certains parents de joueurs du groupe avaient été professionnels. Par exemple, le père d’Erling Haaland, qui a joué en Premier League, a eu une grande influence sur eux. Voir qu’il était possible de venir d’un petit endroit comme Bryne et devenir un très bon athlète les a beaucoup influencé. Dans les grandes villes, l’influence n’est peut-être pas aussi forte. Si vous venez de New York et qu’une autre personne de New York est devenu un très grand joueur, cela n’aura peut-être pas la même influence sur vous. Si vous êtes un bon joueur dans une petite communauté, vous serez reconnu. Les entraîneurs vous verront et se diront « OK, nous avons là un joueur dont nous devons nous occuper et veiller à ce qu’il devienne aussi bon que possible », alors que dans les grandes villes, ils seront plutôt des joueurs parmi d’autres.
Est-ce que proposer le plus d’opportunités possibles, au plus grand nombre possible, le plus longtemps possible était un objectif de départ pour l’encadrement de cette génération 99 du Bryne FK ?
Les joueurs de cette génération ont commencé à jouer ensemble lorsqu’ils avaient environ six ans. Les entraîneurs avaient aussi leurs enfants dans ce groupe, donc ils se sont demandés ce qui était important pour eux en tant que parents. Ils ont donc déterminé que ce qu’ils souhaitaient, c’était de voir le plus grand nombre possible d’enfants de ce groupe impliqués aussi longtemps que possible et aussi bien que possible pour ceux qui le souhaitaient. Les entraîneurs n’ont pas beaucoup mentionné l’aspect performance. Ils voulaient organiser des séances d’entraînement de grande qualité pour que les joueurs puissent vraiment se développer. Le plus important pour les entraîneurs, nous ont-ils dit, c’était d’avoir un environnement dans lequel tous les enfants étaient inclus, se sentaient impliqués, en sécurité et heureux. C’était la chose la plus importante pour eux.
Finalement, ils se sont dans un premier temps focalisés sur la participation et le développement personnel des joueurs et cela ne s’est pas fait au détriment de la performance. Bien au contraire.
Lorsque j’échange avec des entraîneurs qui sont sur des clubs à Oslo, ils me disent qu’ils n’ont pas nécessairement la même stabilité qu’à Bryne. Ils sont d’accord pour dire que la plupart du temps, la meilleure chose à faire pour un joueur qui fait preuve de certaines qualités et qui évolue dans un plus petit club, c’est de rester dans cet environnement avec ses amis, pendant quelques années de plus.
Ensuite, vers l’âge de 15 ans, peut-être qu’il pourrait envisager de venir dans un club comme le leur. Le problème de beaucoup de clubs, c’est qu’ils pensent qu’en ne recrutant pas ce joueur immédiatement (9-10 ans), un autre club le fera. Il vaut donc mieux que ce soit eux qui le fassent plutôt que d’autres. Ils recrutent donc des joueurs plus jeunes qu’ils ne le devraient et tout en reconnaissant que ce n’est pas la meilleure chose pour le joueur.
Ce problème ne se pose pas, je dirais, dans les petites communautés comme Bryne où la compétition entre les clubs locaux est bien moindre. Les joueurs peuvent donc rester dans leur environnement aussi longtemps que cela leur convient, avant d’éventuellement aller dans d’autres clubs.
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