Athletic Club Bilbao : un sentiment, une identité

A ce jour, seuls 3 clubs n’ont connu que la Liga: l’Athletic Club Bilbao en fait partie. La particularité du club biscayen ? Avoir réalisé cela avec des joueurs issus du Pays Basque, un territoire ne comptant « que » 3 millions d’habitants et où la concurrence pour les meilleurs talents est importante.

Nous avons donc demandé à Andoni Bombin, responsable de la méthodologie du club basque, de nous aider à avoir une meilleure compréhension de ce club si singulier.

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Pouvez-vous expliquer à quoi correspond ce rôle de responsable de la méthodologie dans un club comme l’Athletic ?

Être responsable du département de la méthodologie, cela implique l’organisation et la gestion de tout ce qui a trait à la formation. Ma responsabilité est de définir les objectifs pour chaque étape de formation, superviser et organiser, à la fois le type d’entrainement à mettre en place, le nombre d’entrainements qui vont être réalisés, etc. Par exemple, à certaines étapes, nous mettrons l’accent sur la formation individuelle, à d’autres, nous irons plus vers le collectif, etc.

Sous ma responsabilité se trouvent les entraineurs, les préparateurs physiques et les analystes, en d’autres termes, toute personne qui aura une influence sur l’entrainement. Tout ce qui a trait à l’entraînement relève de ma responsabilité, cela concerne donc aussi les séances qui sont consacrées au travail athlétique ou la manière dont ce travail sera intégré à nos entraînements.

Le profil de footballeur que nous recherchons est défini par le directeur sportif et je dois faciliter le développement de ces joueurs, afin qu’ils puissent atteindre l’équipe 1ère, dans le cadre défini par la direction sportive du club.

A Bilbao, la question de l’identité est quelque chose de fondamental. Comment pourrait-on la définir et comment influence t’elle la méthodologie d’entraînement ?

Eh bien, l’identité est créée par plusieurs facteurs. L’un d’eux, c’est l’histoire. Je pense que c’est un des éléments les plus importants de ce qu’est l’identité. Un autre élément qui, pour moi, est important lorsqu’il s’agit de déterminer l’identité, c’est la philosophie. La philosophie c’est l’élément indispensable qui doit nous permettre d’être reconnu, d’une manière déterminée.

L’histoire de l’Athletic est, je pense, connue de tous. Les Anglais, lorsqu’ils sont arrivés ici, nous ont apporté le football et depuis cette époque, nous avons toujours été associés à ces ouvriers qui ont débarqué ici et qui travaillaient dur. C’est à partir de là que notre histoire avec le football a commencé.

L’Athletic c’est avant tout une équipe très locale, une équipe issue de la ville. C’est seulement par la suite, que la philosophie consistant à ne jouer qu’avec des joueurs locaux, en l’occurrence ceux du Pays basque, est apparue. Cette philosophie, est marquée par notre histoire, qui à son tour à défini notre identité. C’est un club du peuple, un club qui est solidaire, qui a ses idées et qui est engagé. C’est ça notre identité.

« Notre modèle de jeu doit essayer de correspondre à cette identité, à ce lien fort qu’il y a avec les gens. »

Cette identité a une influence importante, dans la façon dont nous allons travailler, car nous allons essayer de déterminer des profils de joueurs qui soient en adéquation avec cette identité et nous allons y parvenir au travers d’une façon de jouer qui est spécifique. Notre modèle de jeu doit essayer de correspondre à cette identité, à ce lien fort qu’il y a avec les gens. Des gens travailleurs, très engagés dans cette identité et combatifs. Nous devons essayer de faire en sorte que tout cela se manifeste sur le terrain.

Alors, comment faire ? Eh bien, par le biais de notre modèle de jeu. Notre ambition, c’est d’essayer de générer en permanence des situations d’attaque et lorsque nous défendons, essayer de récupérer le ballon le plus haut possible, essayer de presser intensivement juste après avoir perdu le ballon, etc. C’est ce que nous voulons proposer dans le jeu et qui en même temps, doit être représentatif de ce qu’est le club, de l’histoire du club.

Lorsque les gens vont voir un match de l’Athletic, ils veulent voir des joueurs combatifs, qui ne lâchent rien, qui génèrent de nombreuses situations d’attaque, qui créent de l’émotion chez le public. Nous devons donc essayer d’amener cela à la formation et nous le faisons en développant un ensemble de comportements collectifs ou individuels.

Au travers de la méthodologie, nous n’essayons pas uniquement d’inculquer aux joueurs, une série de valeurs ou de comportements attitudinaux, comme l’engagement, le respect, le sacrifice, le travail d’équipe, mais aussi une manière de jouer.

« Lorsque les gens vont voir un match de l’Athletic, ils veulent voir des joueurs combatifs, qui ne lâchent rien, qui génèrent de nombreuses situations d’attaque, qui créent de l’émotion chez le public »

Nous voulons que nos équipes créent de nombreuses situations d’attaque. Nous voulons que nos attaquants soient très agressifs et aient faim de buts, que nos défenseurs soient très difficiles à éliminer… Nous devons essayer d’intégrer tout cela dans la formation.

Vous avez utilisé les mots « courage » et « sentiment ». Dans un club aussi puissant, où il y a beaucoup de talents, où il y a des moyens financiers, comment développez-vous ces valeurs, ces valeurs « basques » ?

Indépendamment du potentiel économique que le club peut avoir, et qui, je vous l’assure, n’est pas comparable aux autres clubs actuellement en première division, nous essayons d’inculquer ces valeurs par le biais du sentiment d’appartenance. Nous essayons de faire en sorte que les joueurs se sentent chez eux, comme si c’était leur famille. C’est pourquoi nous essayons de prendre soin d’eux autant que possible, à tous les niveaux.

« Les joueurs doivent avoir le sentiment que le club a toujours pris soin d’eux et cela doit leur permettre de nous choisir, plutôt que d’autres »

Nous essayons de prendre soin d’eux en termes d’études, d’attention à leurs familles, de formation,  afin qu’ils disposent des meilleures ressources pour leur bien-être et leur développement dans le football et en dehors. C’est principalement cela. Ils doivent sentir que l’Athletic est leur maison, leur espace, leur famille et avec cela nous allons essayer, à minima, que le joueur sente ce lien d’engagement avec le club. Indépendamment du fait qu’un club au potentiel économique plus important que le nôtre, vienne et tente de le faire signer.

« Il est important que nous fassions confiance aux joueurs que nous avons et c’est ce que nous leur montrons »

Les joueurs doivent avoir le sentiment que le club a toujours pris soin d’eux et cela doit leur permettre de nous choisir, plutôt que d’autres. Il est évident que ce n’est pas facile, mais nous essayons de l’inculquer par le biais de l’attention portée aux joueurs. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous comptons toujours sur nos joueurs. Nous essayons de nous occuper d’eux, non seulement sur les aspects évoqués précédemment, mais aussi en termes d’opportunités.

Il est important que nous fassions confiance aux joueurs que nous avons et c’est ce que nous leur montrons. Nous conservons cette philosophie, parce que nous voulons continuer à faire confiance aux nôtres. Je pense que ce sont des indicateurs qui permettent au joueur de savoir qu’il est la priorité et que lorsqu’il devra décider, il nous choisira plutôt que d’autres clubs.

Existe-t-il un processus similaire pour les entraîneurs ?

En ce qui concerne les techniciens, il n’y en a pas. Cette philosophie, ne s’étend pas aux entraîneurs. Je crois qu’il a été démontré, du moins avec l’équipe première, qu’il y a déjà eu des techniciens étrangers à l’Athletic. La même chose pourrait être appliquée à la formation.

Pourquoi n’y en a-t-il pas actuellement ? Eh bien, parce que nous croyons que les techniciens locaux sont suffisamment bien formés et ont les capacités nécessaires, pour que nous puissions leur faire confiance, en tant qu’entraîneurs au centre de formation. Ce qui fait que nous n’avons pas besoin d’aller chercher des entraîneurs étrangers et quelque part, nous pouvons y voir un parallèle avec les joueurs du club.

« Nous croyons que les techniciens locaux sont suffisamment bien formés et ont les capacités nécessaires, pour que nous puissions leur faire confiance »

Je pense que nous devons faire confiance à notre peuple, aux locaux. Cela ne veut pas dire qu’un jour, quelqu’un au club ne pourrait pas dire « cet entraîneur-là (non-basque), serait compétent pour cette catégorie, parce qu’il est très bon », etc. Promouvoir les nôtres, c’est une façon de leur faire confiance car il est également important que l’entraîneur ressente ce lien, cette passion pour ce club, pour l’Athletic.

Je le répète, nous pourrions aussi trouver des entraîneurs étrangers qui sont aussi « de l’Athletic », qui ressentent un lien particulier pour le club. Pourquoi pas, s’ils remplissent les conditions, en termes de connaissances et d’expérience, etc. Demain, ce type d’entraineur pourrait faire partie de notre structure, mais aujourd’hui, je pense qu’il y a déjà beaucoup de très bons entraîneurs locaux qui travaillent à la formation.

Comment les entraîneurs communiquent-ils avec les joueurs ? En castillan ou en basque ?

Généralement dans la langue avec laquelle ils se sentent le plus à l’aise avec chaque joueur. Nous avons des entraîneurs qui parlent davantage en basque, d’autres qui parlent davantage en espagnol. Nous n’avons pas de mention « tout le monde devrait parler en basque », non. Ils doivent parler comme leurs joueurs les comprennent le mieux.

Avec 5 clubs évoluants en Liga, le Pays Basque représente 25% du championnat, ce qui est énorme, compte tenu de sa population. Comment expliquez-vous un tel niveau de compétitivité ?

Avec l’Athletic, la Real Sociedad, Eibar, Alavés et Osasuna, il y a effectivement cinq équipes qui évoluent au plus haut niveau et j’aimerais qu’il y en ait plus. Je pense aussi que les centres de formation de ces équipes ont un niveau très, très, très, très élevé.

Pour moi, les trois clés de cette réussite sont la détection, le développement et la promotion des talents. Nous espérons que cela continuera, car cela offrirait une qualité compétitive qui stimulerait le développement des joueurs. Il n’y a aucun doute à ce sujet.

L’Athletic, ayant choisi de n’évoluer qu’avec des joueurs locaux, comment le recrutement est-il organisé ? La « lutte » pour les talents doit être sans merci ?

Aujourd’hui, nous avons le plus grand nombre d’observateurs dans notre province, en Biscaye (province de Bilbao). Avec l’aide de nos clubs filiaux, cela facilite grandement notre travail. Nous avons des accords avec cent cinquante-cinq clubs.

Cent cinquante-cinq clubs ? En Biscaye ou dans tout le Pays Basque ?

Dans tout le Pays Basque. La plupart d’entre eux sont en Biscaye, évidemment, mais nous avons des liens avec des clubs hors de la Biscaye. Ce qui nous facilite le recrutement de joueurs.

Mais il est certain que lorsque nous essayons de recruter un joueur de Guipuscoa (province de San Sebastián), nous faisons évidemment face à la concurrence d’Eibar ou de la Real Sociedad, car finalement, c’est leur territoire. Là-bas, nos armes vont être : notre niveau de compétition, notre histoire et les opportunités réelles que le joueur aura également dans notre centre de formation, comparativement aux autres.

« Avec l’aide de nos clubs filiaux, cela facilite grandement notre travail. Nous avons des accords avec cent cinquante-cinq clubs »

Il est vrai qu’il y a de plus en plus de concurrence, au niveau du recrutement des joueurs, et c’est une bonne chose. Cela signifie également que les autres clubs son performants dans le travail mis en place et dans les résultats qu’ils obtiennent.

Finalement, je pense que notre force réside dans ce réseau de clubs filiaux que nous avons créé. Ce sont des clubs qui travaillent extrêmement bien et qui facilitent le travail de recrutement que nous effectuons par la suite.

L’Athletic possède donc, un modèle de jeu, un modèle de joueur, un modèle de « valeurs ». Y a-t-il un modèle d’entrainement ? Et si c’est le cas, comme le partagez-vous avec vos clubs filiaux.

Quand nous parlons de modèle d’entrainement, nous parlons de la façon dont les semaines de travail sont structurées. Pour nous, le microcycle est l’élément qui doit générer un impact et une optimisation du joueur. C’est à partir de cela que nous organisons les différents jours. Un jour sera axé sur le joueur, un autre jour sera plus axé sur les comportements d’un groupe, un autre jour sera plus collectif et un autre jour sera axé sur la finition. Ce sont des idées générales.

Il y a aussi un autre élément qui, je pense, nous différencie, c’est que nos situations d’apprentissage sont conçues en partant du jeu, de l’environnement de compétition. Dans toute notre méthodologie, nos situations d’apprentissage, nous devons être très vigilants à ce que nous travaillons, c’est-à-dire des choses qui se manifestent dans le jeu. Ensuite, nous structurons les différents contenus selon les jours de la semaine.

Nos situations d’apprentissage sont conçues en partant du jeu, de l’environnement de compétition.

Par exemple, jusqu’à la catégorie U16, nous nous concentrons sur l’interprétation et la compréhension du jeu. Des U17 à notre équipe B (réserve), nous nous concentrons sur l’interprétation et la compréhension de notre modèle de jeu. A partir de ces 2 objectifs, nous structurons nos contenus.

Ce serait trop long d’expliquer en détails tout ce que nous faisons, mais l’idée principale, c’est que la semaine est structurée en quatre types de séances, et que ces séances comportent des situations d’apprentissage qui sont représentatives de l’environnement de compétition.

Comment expliquer que Bilbao ne semble jamais avoir peur de faire jouer ses joueurs formés au club avec l’équipe 1ère, là où d’autres références de la promotion de joueurs issus du club dans l’équipe fanion comme l’Ajax, le Barça ou Lyon, ont ou ont eu des difficultés à être constants dans cette démarche ?

C’est une question de confiance du club. Je pense qu’il est très important d’avoir confiance dans le travail qui est fait. Si vous avez confiance en votre travail, je pense que la peur disparaît. La peur qu’un joueur ne puisse réussir ici ou qu’un joueur ne soit pas au niveau. Je pense que nous devons remplacer ce concept de peur, en confiance, parce que c’est un concept beaucoup plus positif.

D’ailleurs, je ne pense pas que les autres équipes de haut niveau aient peur, je pense que c’est plutôt un manque de confiance. Nous devons faire preuve de confiance, c’est tout. Avec l’équipe 1ère, les entraîneurs nous font confiance, en pariant sur nos joueurs, car c’est finalement avec cette confiance qu’ils vont pouvoir faire leurs preuves.

C’est la même chose à la formation, nous devons aussi montrer que nous avons confiance en notre travail, que notre travail porte ses fruits, pour que lorsque les joueurs jouent, ils soient au niveau et aient un rendement maximum. Je pense donc qu’il s’agit de croire en ce que chacun fait et cela revient à avoir confiance.

Le club a une responsabilité sociale vis-à-vis de la ville de Bilbao, mais aussi du Pays Basque. Comment cette responsabilité se traduit-elle ? Y a-t-il un travail spécifique avec les joueurs ? Parce que le football c’est une chose, mais lorsque l’on joue pour Bilbao, cela semble aller un peu au-delà de cela.

Oui, c’est le cas et cela est infusé de manière invisible. C’est-à-dire que ces valeurs sont inculquées par les comportements du quotidien. C’est le résultat de ce que j’ai expliqué auparavant, notre manière de travailler, ce que nous essayons de transmettre aux joueurs, la manière dont nous prenons soin d’eux.

C’est de cette manière que nous transmettons aux joueurs, l’importance de ce club. Je pense qu’il serait risqué pour nous, d’essayer de dire aux joueurs, qui ont déjà une responsabilité vis-à-vis d’eux-mêmes, qui doivent être meilleur, qui doivent progresser : « Attention, vous jouez pour l’Athletic ! »

Ce serait une erreur de notre part, que cette demande soit formulée de manière aussi directe. Non, les joueurs doivent d’abord le faire pour eux-mêmes, pas pour l’Athletic. C’est pour leur développement, pour être de meilleurs joueurs, pour être de meilleures personnes, pour être de meilleurs élèves…

C’est tout ça qui doit être transmis de manière invisible aux joueurs. Les joueurs doivent se dire, au fur et à mesure, que tout ce qui leur est transmis, représente « l’Institution Athletic ». C’est à travers cela qu’ils se sentiront engagés, reconnaissants et défendront vraiment cet écusson, en proposant la meilleure version d’eux-mêmes.

Comme dans tous les clubs, même avec l’approche singulière de l’Athletic, tous les joueurs ne pourront pas jouer avec la première équipe. Comment les préparez-vous au fait que tous n’atteindront pas le très haut niveau avec Bilbao ?

Nous effectuons un certain suivi de tous les joueurs qui quittent notre structure. Évidemment, il arrive un moment où nous ne pouvons plus les accompagner. Mais bien sûr, pendant tout leur voyage vers le monde professionnel, nous suivons tous les joueurs qui passent par notre centre de formation. De plus, les joueurs qui n’ont pas réussi à rejoindre l’équipe 1ère, mais qui évoluent en deuxième division, nous essayons de continuer à les observer.

« Il est important de savoir qu’à un moment donné, un joueur peut être susceptible de faire, à nouveau, partie de notre structure »

En fait, nous avons des observateurs qui surveillent ces catégories, car il est important de savoir qu’à un moment donné, un joueur peut être susceptible de faire, à nouveau, partie de notre structure. Nous essayons donc de les observer et de prendre soin d’eux et c’est là qu’une fois encore, nos clubs filiaux jouent un rôle important. Le travail que nous faisons avec les personnes qui travaillent dans ces clubs, en proposant des formations, en les aidant, nous permet de faire en sorte que le joueur se sente toujours soutenu par l’Athletic.

C’est un peu le sentiment que l’on a, lorsqu’on entend ce que dit Aymeric Laporte au sujet de  l’Athletic.

Oui, je pense que nous essayons de faire en sorte que chaque joueur qui passe par notre centre de formation ait ce sentiment. Évidemment, c’est une fierté quand un joueur comme Aymeric, qui a joué au plus haut niveau ici et qui a ensuite signé pour une autre équipe, continue à penser que d’une certaine manière l’Athletic est un club important pour lui.

C’est un peu l’héritage que nous souhaitons transmettre à tous les joueurs qui passent par notre structure. Qu’ils ne partent pas d’ici, en se disant que l’Athletic est un club parmi d’autres. Indépendamment du fait qu’il soit dans un autre club, les joueurs doivent se dire : « je suis de l’Athletic ». Ils doivent ressentir cela.

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