Travaux universitaires français sur le jeu en football

Recensement des thèses de doctorat sur le jeu en football, effectué par © Jean-Francis Gréhaigne, professeur des Universités honoraire en STAPS  et Eric Duprat, entraineur de football (DES), professeur d’EPS agrégé.

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Chaque dimanche vous recevrez des idées sur l’analyse du jeu, l’entrainement ou encore l’apprentissage.

Pour effectuer cet inventaire, nous avons sélectionné sur le site « thèse.fr » ainsi que dans nos bibliothèques personnelles les travaux qui avaient dans leurs mots clés « football ». Des 4703 thèses trouvées, nous avons extrait celles qui avaient trait à des considérations tactiques en football.

Pour être efficace, le joueur doit en permanence analyser la situation et agir de façon adaptée (jouer juste) en recourant, par exemple, à la dialectique “rentrer / s’écarter” en proposant une extension partielle face à un jeu qui évolue vers une compression. Parmi les choix que le joueur doit effectuer, les incertitudes persistent même après l’action. Le bon choix est une affaire de conception et de perception.

Dans un rapport d’opposition, une option de jeu est rarement sûre à cent pour cent car plusieurs façons de procéder sont possibles pour faire évoluer une configuration du jeu. La seule option qui pourrait être considérée comme idéale est celle qui conduit à la marque. Mais nous savons tous que dans bon nombre de buts marqués un événement inattendu : contre, déviation, glissade, loupé, fait de jeu, occupe une place prépondérante dans la réussite.

Au sein de ces processus antagonistes, l’interaction est donc continue. Aussi, à tout moment, c’est en fonction de ce qui est dommageable pour les adversaires que le joueur perçoit ce qui lui est profitable et réciproquement. Le potentiel de situations est bien ce qui sépare profits et pertes, déséquilibre et équilibre, puisqu’il est le facteur qui permet d’infléchir l’évolution (Jullien, 1996).

Cette façon de penser l’efficacité consiste à considérer les conduites du joueur non pas comme une application d’une circulation tactique conçue à l’avance mais comme une exploitation du potentiel que possède une situation donnée.

Le bon joueur de football ne doit pas se contenter de maîtriser une tactique… Un joueur de talent doit être capable de passer d’un choix de jeu à un autre sans que cela ne lui pose de problème. Sa capacité d’adaptation joue un rôle capital car la complexité de la tâche collective requiert une cascade de décisions tactiques pour atteindre l’objectif commun.  Ainsi l’entraîneur pourra modifier son dispositif pour mettre en difficulté l’adversaire ou pour réorienter certains aspects afin de pallier les difficultés passagères du collectif.

Cependant, les recherches effectuées montrent que les équipes efficaces alternent des séquences de jeu longues avec beaucoup de passes (attaque de position, jeu indirect) et des séquences courtes (contre-attaque rapide, jeu direct). Néanmoins, il faut avoir conscience que plus de deux tiers des buts sont marqués suite à des séquences de jeu égales ou inférieures à 3 passes. La vitesse du jeu est issue de la combinaison de l’intelligence tactique et des compétences motrices des joueurs qui permettent une prise de décision et une exécution rapide.

Le FC Barcelone qui a dominé durant quelques années le football européen s’appuyait essentiellement sur une conservation du ballon par redoublement de passes sans contrôle dans un périmètre restreint avec beaucoup de vitesse. Bien entendu, la grande qualité de joueurs, comme Messi ou Iniesta, permettait ce jeu. La précision des passes courtes dans les intervalles pour un ou des joueurs pénétrant le dispositif défensif et la vitesse des échanges autorisait d’être performant dans ce style de jeu.

Beaucoup d’équipes ont voulu imiter ce type de circulation du ballon mais sans avoir les joueurs capables de l’organiser. En outre, ces équipes n‘ont retenu que la facette conservation du ballon sans tenir compte de la nécessité, pour chaque joueur, d’être toujours en mouvement, disponible pour le porteur du ballon en vue de déstabiliser le bloc défensif.

La complexité du jeu nécessite d’analyser plus précisément toutes les facettes que l’histoire du football et l’évolution de la pratique ont fait apparaître. Les idées novatrices contenues dans les travaux de recherche sont peu connues du grand public. Cette compréhension et cette connaissance des diverses productions de différents auteurs sont au cœur de la culture football. Ce patrimoine nécessite de le faire connaître pour entretenir cet héritage culturel théorique de l’activité qui n’a pas toujours eu « bonne presse ».

André Menaut (1980) propose une contribution à une théorie du jeu sportif. Le déroulement d’un jeu sportif est un processus d’interaction entre l’intelligence du joueur et la suite ininterrompue de transformations et de permutations de situations spatio-temporelles.

Pour réduire l’aléatoire, il faut que le joueur fasse appel à une activité cognitive capable de situer l’action du jeu réalisée parmi un ensemble de combinaisons de jeux possibles. La pensée tactique s’inscrit dans une sorte de causalité du possible qui domine la cognition tout entière.

“Le déroulement d’un jeu sportif est un processus d’interaction entre l’intelligence du joueur et la suite ininterrompue de transformations et de permutations de situations spatio-temporelles.”

André Menaut a envisagé la compétence tactique et élaboré un modèle psychogénétique des structures cognitives qui régulent l’action tactique. Il s’est appuyé sur le cadre théorique du constructivisme piagétien, en se référant notamment à la genèse de l’idée de hasard conçu comme le domaine complémentaire du probabilisme et à la dialectique des relations entre le réel et le possible.

Rejoignant les tendances actuelles d’un constructivisme en contextes de toute théorie développementale de la cognition, l’auteur prend donc en compte l’imbrication du contexte normatif et du contexte pragmatique. Il montre ainsi que la pensée tactique est une pensée vivante et plurielle qui associe différents modes du connaître à la fois opposés et complémentaires.

Vankersschaver (1981), dans son DEA, étudie de façon très pertinente la charge de travail que représente l’exécution d’un geste technique du football : courir avec un ballon dans les pieds. Cette recherche, employant la technique de la tâche ajoutée, montre le rôle des indices visuels et des processus cognitifs dans la régulation de l’action. Pour ce faire, trois groupes sont étudiés : les joueurs débutants, les joueurs moyens et les joueurs professionnels.

Les résultats montrent que plus les joueurs sont confirmés, moins le codage et le traitement des informations nécessaires au contrôle de l’activité sensori-motrice sont coûteux. Ainsi le joueur confirmé est plus disponible pour traiter les informations issues des déplacements des partenaires et des adversaires. Les résultats montrent également qu’un joueur de haut niveau est disponible pour traiter les informations provenant du jeu, mais cela ne nous renseigne pas sur les informations prises en compte et sur le mode de traitement utilisé. L’apprentissage technique et ses conséquences sont au centre des préoccupations de l’auteur.

Méot (1982) cherche à combler partiellement les lacunes au niveau des connaissances en football par rapport aux actions entreprises par un joueur d’un match à l’autre, à son degré de réussite d’un match à l’autre et au jeu de l’équipe : à savoir la circulation de la balle et des joueurs, les phases privilégiées…

Pour cela, il élabore des outils d’analyse afin d’étudier des phases de jeu (par exemple les circulations tactiques habituelles, les duels, les échanges de balles…) et il caractérise de façon numérique le jeu de football.

Les joueurs sont très différenciables selon la ligne à laquelle ils appartiennent et trois grands principes sont mis en évidence :

            – la recherche de la sécurité dans l’échange

            – la recherche de la progression en profondeur

            – la recherche de l’équilibre ou de la supériorité numérique.

En définitive, ce sont plutôt des règles d’organisation du jeu ou du comportement individuel et elles n’aident que partiellement à comprendre comment fonctionne une équipe en situation d’affrontement.

C’est une étude très précise et objective des tâches partielles de jeu, mais qui, une fois encore, ne prend pas en compte l’affrontement des deux équipes comme source d’analyse. Le plus souvent, c’est un groupe de joueurs d’une seule équipe qui est observé et Méot aboutit donc à des données très générales.

Dugrand (1985), dans la partie de son travail concernant l’analyse du jeu de football, étudie les comportements offensifs et, plus particulièrement, le jeu en passes rapides de jeunes joueurs sénégalais. L’auteur propose un cadre de référence : le jeu de passes en déviation ou passes directes. Il faut entendre par là que le joueur s’astreint à transmettre le ballon dans les meilleurs délais possibles, à un partenaire mieux placé que lui pour poursuivre l’action.

Pour Dugrand, le jeu de passes en déviation apparaît comme un savoir majeur dont la maîtrise commande l’accès à un ensemble de savoir-faire associés : démarquage, combinaisons tactiques, jeu sans ballon, pratique effective de l’entraide et de l’anticipation.

Pour vérifier son hypothèse, Dugrand relève le nombre de contacts (NC) utilisé par le joueur en possession de la balle avec le nombre de balles reçues (NR) en vingt minutes de jeu effectif. La vitesse de transmission du ballon (VTB) est égale au rapport NR / NC.

Les résultats font apparaître une grande stabilité entre les valeurs observées de NR, NC, pour un joueur donné. Un calcul de corrélation entre les valeurs observées de NR, et les valeurs calculées de VTB, fait ressortir des valeurs négatives à des seuils de probabilité très élevés. En d’autres termes, un joueur qui reçoit beaucoup de ballons (forte valeur de NR) et qui est donc reconnu par ses pairs comme un bon joueur, entrave le développement des échanges (faible valeur de VTB).

VTB = nombre de balles reçues / nombre de contacts avec la balle.

Plus le quotient est proche de 1, plus le joueur et/ou l’équipe jouent en une touche de balle ce qui donne de la vitesse au jeu avec une accélération de la transmission du ballon et souvent permet une meilleure conservation de la balle.

La vitesse de transmission du ballon est un indicateur qui peut avoir sa pertinence au plan pédagogique pour caractériser un joueur, mais encore faut-il définir quelles sont les conditions de l’affrontement et quel en est le résultat. De plus, toutes les actions ne peuvent être a priori traitées comme équivalentes : une balle reçue près du but par un attaquant en lutte avec plusieurs défenseurs est très différente d’une balle reçue dans une zone libre du terrain. Cette méthodologie ne peut donc pas, seule, rendre compte de façon pertinente des stratégies employées, des choix tactiques collectifs ou individuels et ne donne qu’une image partielle de l’organisation du jeu.

Dans sa thèse, Gréhaigne (1989) avait pour ambition de contribuer à la construction d’un corpus de connaissances sur le football en adoptant un point de vue systémique. Selon ce dernier, l’opposition et les règles du jeu induisent des contraintes qui s’imposent aux joueurs au-delà de toute décision et expression individuelle. Ainsi, l’origine d’une configuration momentanée du jeu à un instant donné doit être recherchée dans la configuration momentanée précédente et les choix tactiques qu’elle a entraînés.

Il s’agit donc d’identifier les interactions simultanées de variables afin de prédire l’évolution du système dans le temps. Une étude historique a permis de constater que les innovations, les changements apportés par une équipe ou un entraîneur dans la manière de jouer ou dans la conception des systèmes de jeu, quand ils ont été efficaces, ont toujours été ultérieurement adoptés par la majorité des autres équipes à quelques nuances près.

On en est ainsi arrivé au football moderne où les joueurs peuvent changer ou faire évoluer leur mode de jeu en adoptant tel ou tel type de comportements à partir de la trame de jeu commune, en fonction de l’importance de la rencontre, de l’évolution du score, de l’écoulement du temps de jeu cela fait, il a étudié les systèmes de jeu en football à partir de l’occupation de l’espace du terrain. À cet effet, il a relevé l’espace de jeu effectif d’un joueur afin de montrer que les contraintes inhérentes au jeu induisent chez les joueurs une occupation différenciée et limitée du terrain, contrairement à des affirmations courantes.

Il a ensuite proposé quatre modélisations du jeu en étudiant la zone d’action du joueur, celles-ci permettent d’aboutir à des modèles par poste de l’occupation de l’espace. L’exploitation de cette analyse a abouti à l’étude des centres de gravité du nuage de points de chaque joueur et des équipes. Ces centres de gravité résument l’analyse de l’affrontement de deux équipes et caractérisent la distribution réelle des joueurs.

Ils conduisent ainsi à déterminer le (ou les) système(s) de jeu employé et, en conséquence, à mieux identifier les particularités de l’organisation du jeu. Le caractère systémique ne saurait se ramener à l’occupation de l’espace. Il doit aussi apparaître dans la dynamique des situations. C’est pourquoi il s’est intéressé spécifiquement aux conditions de la marque afin de tenter d’isoler des constantes dans cette phase de jeu.

À cet effet, il a relevé les positions des attaquants, des défenseurs et du ballon dans les secondes qui précèdent un but. Pour traiter ces données, il a utilisé une modélisation qui permet de résumer les configurations de jeu étudiées à partir de trois critères : la position du ballon, le centre de gravité et les axes principaux du nuage de points.

Il a ainsi défini la notion de point de rupture, moment clé pour l’équilibre du système attaque/défense. Par ailleurs, il a montré que les axes principaux apportent des précisions supplémentaires sur les dimensions fortes et faibles des systèmes en présence. Les indications fournies par cet ensemble de résultats vont dans le sens d’une confirmation du bien-fondé de l’approche systémique. Celle-ci devra être approfondie par le biais d’études longitudinales et transversales afin de vérifier ces premières observations. Enfin, les conséquences didactiques des faits mis en évidence sont envisagées.

Figures 1. Exemple de relevés d’une suite de positions de joueurs d’une équipe formant la zone d’action de l’équipe ou le spectre d’une équipe en vue de récupérer la possession du ballon avec un pressing haut. On peut constater que la dispersion est importante sauf en ZPVD.

Afin de pouvoir voler et utiliser le ballon aux adversaires avec succès, une équipe doit pouvoir utiliser différents types de pressing (Figures 1 et 2).

Le pressing dès la perte du ballon, à l’exemple du FC Barcelone qui a inspiré de nombreuses formations, se situe dans la partie haute du terrain car les équipes qui font ce type de jeu veulent empêcher l’adversaire de contre-attaquer ou de se repositionner pour une attaque rapide.

Il nécessite une réaction immédiate de l’ensemble des joueurs sur le porteur pour lui prendre le ballon ou le pousser à la faute tout en assurant une couverture défensive.

Le pressing effectué à mi-terrain offre un meilleur équilibre entre risque et sécurité lors du jeu de transition car s’appuyer sur une défense loin en arrière, propose aux attaquants une grande distance à parcourir jusqu’au but adverse.

Dans ce cas, la couverture dans la profondeur est plus facilement mise en œuvre par le gardien de but. À la récupération, les attaques rapides (contre) permettent de conclure le mouvement offensif en trois ou quatre passes, parfois moins, grâce à un jeu immédiat dans le dos du troisième rideau (R3).

Figure 2. Exemple de relevés des positions des joueurs des équipes en défense lors de l’adoption de stratégies de défense à mi-terrain. Le noir, le gris moyen et le gris clair représentent respectivement les défenseurs, les milieux de terrain et les attaquants.

Les tactiques défensives plus passives, organisées à partir d’un retour sur ses bases, sont souvent le fait d’équipes considérées comme plus faibles dans le rapport de forces.

Il s’agit de ralentir la progression du ballon dès la perte pour permettre le retour défensif de l’équipe et la densification en protection du but.  Elles s’accompagnent généralement d’un jeu offensif basé sur la contre-attaque avec peu de joueurs mais très rapide et capable d’éliminer un ou deux adversaires directs.

Duprat (2005) signale à l’époque un petit avantage en termes de performance pour ce genre d’équipe lors de la Coupe du Monde 1998. Les équipes qui réservent des surprises au regard de leur palmarès sont souvent des adeptes de ce style de jeu.

Pour Lerda (1993), il s’est agi de préciser les facteurs cognitifs qui sous-tendent les conduites de décision du footballeur expert. L’étude a porté d’abord sur les comportements du porteur de balle confronté à une tache de duel standardisée en 1/1 qui reproduit les exigences des situations naturelles.

Les résultats montrent que, si les conditions de l’affrontement ne varient pas, le joueur utilise les invariants du milieu pour déclencher des connaissances procédurales produisant des réponses motrices stables dans le temps et dans l’espace. En revanche, si les exigences spatiales du duel varient, les experts s’adaptent mieux que les joueurs confirmés aux variations.

Le joueur de haut niveau utiliserait des structures mentales assimilatrices (les schémas) afin de transférer dans les situations nouvelles des procédures déjà mémorisées qui ont été appliquées avec succès dans des contextes isomorphes.

Enfin, la vitesse de la prise de décision dans des situations simulées de jeu global a été mise en corrélation avec la vitesse de traitement de l’information dans des processus cognitifs élémentaires.

Ces processus manipulent l’information dans des opérations parcellaires et automatisées, assurant des fonctions uniques et bien spécifiées. Les corrélations n’ont pas montré nettement une telle interaction.

Garbarino (1997) dans sa thèse propose une analyse d’expertise de l’activité d’orientation de joueurs de football professionnels (milieux de terrain) lorsqu’ils n’ont pas le ballon dans les phases d’attaques placées. Il s’agit d’une approche assimilationniste dont l’objectif est double :

– avancer vers une explication globale du fonctionnement cognitif des sujets,

– développer une réflexion préalable à la réalisation d’un système expert informatisé susceptible de piloter un joueur dans une phase de jeu simulée.

En optant pour l’analyse d’expertise, on fait l’hypothèse que l’orientation des sujets repose essentiellement sur des connaissances. Dans la lignée des analyses d’expertise centrées sur les activités psychologiques de conduite de processus rapides dans des environnements dynamiques, on suppose que ces connaissances peuvent être de différents types (tactiques, stratégiques) et sont de nature schématique.

La méthode utilisée combine observation systématique (des situations et des comportements qui leur répondent) et entretiens face à la vidéo. Elle cherche à mettre à jour les connaissances utilisées par le sujet et le niveau de traitement auquel elles fonctionnent.

Les résultats des observations font apparaître des associations régulières entre situations et comportements. Néanmoins, une même situation peut fréquemment s’associer à différents comportements et la force de ces associations peut varier avec les situations.

Le modèle des schémas est utilisé pour interpréter ces faits. Les résultats des verbalisations, conformément aux observations déjà effectuées sur les experts, laissent supposer un niveau de conscience parfois très faible des régularités comportementales observées, ce qui permet de supposer que les connaissances utilisées sont hautement automatisées. L’interprétation des résultats débouche sur l’ébauche d’un modelé cognitif de compétence des joueurs en matière d’orientation de l’action.

Kervella (2002) inscrit son travail dans une approche technologique du football. Il vise avant tout à constituer un outil de caractérisation in situ des pratiques de frappe de balle des footballeurs.

La classification est élaborée par aller-retour : elle se crée dans l’interaction entre les variables empiriques issues de l’analyse de discours d’experts sur des situations vécues de frappe de balle en compétition et celles validées par les sciences du contrôle moteur.

Cet outil se veut exhaustif. Il a pour vocation d’embrasser l’ensemble des gestuelles de frappe de balle du joueur, quel que soit son niveau de maîtrise ou de pratique. Le travail s’attache ensuite, à partir de la grille d’analyse constituée, à formaliser les techniques d’exécution les plus adaptées aux passes à fonction d’élimination de l’adversaire au plus haut niveau de compétition.

Ces configurations de recherche du déséquilibre de l’adversaire, caractérisées par des espaces fugitifs, imposent au passeur un conflit vitesse/précision sur le plan de la réalisation motrice. La gestion de cette pression temporelle constitue un obstacle majeur à la réussite des tentatives des experts.

L’étude définit, par l’intermédiaire d’une modélisation statistique, les principes moteurs pertinents pour la réussite de ces passes spécifiques en compétition adulte professionnelle et élite 13 ans. Ces règles techniques novatrices, transversales aux deux populations, expriment l’utilité sociale du travail. Elles ouvrent des perspectives didactiques en termes d’optimisation des passes à l’entraînement et de formation des professionnels de demain.

Lemoine (2003). Inspiré par les travaux de Dugrand, il constate que dans le football actuel les attaquants sont confrontés à des réseaux défensifs de plus en plus denses où les espaces d’évolution sont réduits. Jouer en déviation apparaît alors comme une solution possible pour modifier le rapport de forces et permettre aux attaquants de dépasser les défenseurs.

Il a étudié 40 combinaisons qui se terminent par un tir et il constate que le jeu en déviation est une option économique, fiable et sécuritaire dans la mesure où il repose sur la notion d’anticipation collective. Celle-ci oblige les attaquants à jouer au futur en occupant les espaces libres avant l’adversaire, à dévier la balle de façon contradictoire et systématique tout en maintenant un espace de circulation du ballon le plus stable possible.

In fine, les joueurs dépassent la complexité défensive à partir d’une simplicité des gestes et de la communication. On peut alors définir des principes tactiques à respecter si l’on veut s’inscrire efficacement dans un jeu en déviation.

Concernant les moyens mis en œuvre pour récupérer le ballon nous pouvons nous appuyer sur les recherches menées par Duprat (2005) dans son travail de thèse. En effet, certaines zones du terrain privilégient la récupération du ballon soit par la densité des défenseurs qui s’y situent logiquement (couloir de jeu direct), soit parce que les défenseurs agissent pour orienter l’attaque dans des zones excentrées.

Celles-ci réduisent le pouvoir d’action des attaquants au regard des limites du terrain de jeu virtuellement considérées comme des partenaires. La loi du hors-jeu (loi 11) peut aussi être considérée comme un atout majeur surtout dans les situations où R1 et R2 sont franchis et que R3 est en difficulté.

Certaines équipes ont fait de cette tactique un élément clé de leur système défensif en déclenchant un pressing à partir du milieu de terrain (à l’entrée des adversaires avec le ballon) dans la moitié défensive, ou dès la perte du ballon soit parfois très haut chez l’adversaire.

Figure 3 – répartition des récupérations du ballon (hors gardien de but) sur l’espace de jeu.

À ce stade, il parait essentiel de préciser la différence qui existe entre la notion de harcèlement et celle de pressing. En effet, le harcèlement (faire jouer) correspond à une action produite par un défenseur confronté au porteur de balle à un moment donné du duel.

Il implique un engagement dans le mouvement de reconquête du ballon et se fait lorsque la couverture est assurée, ou lorsque l’adversaire se rapproche trop de la cible et peut se retrouver en position favorable de tir.

Le verbe presser, souvent utilisé par les entraîneurs ou éducateurs est parfois inadapté car il implique un engagement de tous les joueurs de l’équipe. Le pressing correspond à une volonté collective de récupérer le ballon dans certaines conditions liées au référentiel commun défensif en rapport avec la matrice défensive (Deleplace, 1984) mise en place à l’entraînement.

Il n’est pas approprié lorsqu’on s’adresse à un joueur esseulé en duel. L’évolution des technologies et les moyens de saisir des données permettent aujourd’hui d’obtenir des informations beaucoup plus précises et complètes sur ces phénomènes.

Les systèmes défensifs actuels se positionnent de plus en plus haut. On pourrait reprendre l’idée du barycentre de la récupération du ballon proposée par Duprat (2005) pour analyser l’évolution des types de défense. Depuis son analyse sur la Coupe du Monde 1998, certaines équipes s’orientent vers un système défensif dans la moitié de terrain adverse, dès la perte du ballon.

Figure 4. Barycentres de la récupération du ballon pour les quatre demi-finalistes de la CM 98

Bossard (2008) indique que son travail de recherche s’inscrit dans une démarche empruntée à la psychologie cognitive ergonomique et se déroule en quatre phases : analyse empirique de l’activité, modélisation, simulation et évaluation.

Sa première étude s’attache à identifier le contenu et les conditions d’activation des schémas typiques de 12 joueurs experts en football. Au cours d’une situation d’étude privilégiée, des données d’enregistrement ont été recueillies et complétées par des verbalisations provoquées.

L’analyse du contenu permet d’identifier au niveau de l’activité individuelle des récurrences dans les significations produites par les experts face au contexte. Sur un plan collectif, l’analyse révèle l’émergence de cinq formes de coordination d’actions. Les résultats montrent que l’activité décisionnelle repose sur la reconnaissance par les experts de situations types, la flexibilité des schémas, l’évolution des coordinations d’actions entre partenaires sur la base d’un contexte partagé.

La modélisation obtenue par l’analyse de l’activité permet d’enrichir un modèle informatique de joueur virtuel.

Pour évaluer la crédibilité comportementale de ces agents, il mène une expérimentation in vitro inspirée du test de Turing auprès de 48 sujets. Les résultats suggèrent que les sujets novices immergés dans l’environnement virtuel ne distinguent pas les différences comportementales entre un agent virtuel autonome et un avatar (agent guidé par un individu). Cette étude lui permet de considérer le potentiel applicatif de l’environnement virtuel CoPeFoot à la fois comme un outil pour la recherche et comme un outil au service de la formation.

Grün (2011) affirme que dès 1890, les footballeurs français de haut niveau ont suscité l’intérêt de publics toujours plus nombreux. Mais s’ils ont été les premiers à attirer l’attention de l’opinion, il s’avère que les entraîneurs, qui sont demeurés longtemps méconnus, ont joué un rôle primordial dans l’évolution et les progrès du football français.

À partir des années 1920, ils investissent le champ du ballon rond et tentent d’imposer leur vision de la pratique et de l’entraînement. Mais ils se heurtent à divers obstacles qui entraveront leur influence durant des décennies. L’ensemble des entraîneurs professionnels ne se constitue en véritable profession qu’à partir des années 1950, en s’appuyant sur une « Amicale », une organisation déterminante dans la structuration de leur identité, ainsi que sur une formation performante.

Les entraîneurs deviennent plus visibles aux yeux du grand public depuis les années 1980. Mais en fait, cette exposition médiatique est à double tranchant : si elle permet de souligner leur rôle dans les progrès du football français, elle met davantage encore en péril une stabilité professionnelle qui leur a toujours été contestée.

L’histoire de la profession des entraîneurs s’organise autour de l’action d’individualités déterminantes comme Gabriel Hanot ou Georges Boulogne, mais également d’actions collectives souvent initiées par leur syndicat, mais aussi par leur hiérarchie représentée par la Direction Technique Nationale.

Ces hommes et ces organisations ont pris conscience que l’action des entraîneurs ne se limite pas au terrain, ni à l’entraînement et à la compétition et que leur profession présente de nombreuses caractéristiques du travail des cadres.

Melhli (2011) tente de comprendre, dans un objectif à visée technologique, comment la créativité jaillit du jeu suite aux modifications des intervalles entre les joueurs de football reflétant ainsi des espaces nouveaux d’aires de jeu. L’approche sémio-constructiviste de l’activité motrice au football mobilise plusieurs concepts théoriques notamment celui du type cognitif.

La méthode d’investigation est basée sur une étude qualitative des entretiens avec des entraîneurs experts, permettant ensuite d’élaborer notre outil de mesure. Ceci nous a permis d’analyser plusieurs paramètres liés à l’espace et au temps à l’aide d’un logiciel qui enregistre tous les mouvements des joueurs et du ballon, puis de faire ressortir les principales données tactiques et athlétiques des joueurs.

Il souligne que la création des intervalles pendant un match de football est révélatrice de la qualité de jeu d’une équipe. Les résultats obtenus l’amènent à proposer des pistes afin d’orienter l’entraînement vers le positionnement d’un référentiel commun et d’individualiser le travail technique ou athlétique.

Pour Gesbert (2014), le jeu de transition offensive est défini comme le passage pour une équipe d’un statut de défenseur à celui d’attaquant. Selon les entraîneurs de football, ce moment, symbolisé par la récupération du ballon dans la dynamique du jeu, offre des potentialités plus importantes d’inscrire un but.

Ce travail de thèse a ainsi cherché à décrire la coordination entre les partenaires durant la réalisation de plusieurs moments de transition offensive extraits de matchs au cours d’une saison. Il s’inscrit dans la ligne de recherche de la cognition collective.

Il cherche à décrire le partage de contenus cognitifs permettant aux membres d’une équipe de se coordonner dans un environnement dynamique et incertain. Par coordination, nous entendons l’articulation des contributions interdépendantes de plusieurs joueurs d’une même équipe en vue d’atteindre un objectif commun.

Il a d’abord caractérisé les connaissances partagées par les joueurs autour du jeu de transition offensive au début du championnat. Il a ensuite décrit les relations entre les objectifs des joueurs durant la réalisation de ces moments ainsi que le partage d’informations contextuelles et de connaissances en acte.

Son étude apporte des éléments relatifs à la compréhension d’un collectif sur un moment particulier du jeu. À partir des résultats, il contribue à la réflexion sur les dispositifs d’entraînement au football en nous référant au cadre de l’ergonomie constructive. Il introduit notamment les concepts de capabilités et d’environnements « capacitants » dans l’aide au développement d’un collectif efficace.

L’objet d’étude de Dietsch (2015) s’inscrit dans le cadre d’une approche didactique comparatiste (Sensevy & Mercier, 2007), visant à mettre en évidence les phénomènes qui caractérisent toute situation d’étude des savoirs afin d’en dégager les traits communs et spécifiques.

Sa recherche vise à évaluer et à comparer les apprentissages moteurs, méthodologiques et sociaux d’élèves issus de milieux difficiles dans deux classes de lycée professionnel, à partir de l’usage par les élèves d’outils d’apprentissage, dans le cadre d’une forme de pratique scolaire du football en EPS pouvant être généralisée.

L’objectif de cette étude est donc de confronter des élèves issus de milieux difficiles à une forme de pratique scolaire du football en EPS et de questionner les outils pouvant favoriser leurs apprentissages. Il cherche et parvient à modifier les comportements des élèves au regard des lois du jeu en les positionnant en acteurs de la direction du jeu.

Kerivel (2019) cherche à répondre à la question centrale de la différence entre les équipes d’experts et les équipes expertes (Fiore et Salas, 2006), la recherche en sciences du travail et en sciences du sport a montré que la simple association d’individus experts ne suffisait pas à produire des performances collectives. Toutefois, les études engagées sur ce thème ne permettent pas de répondre directement à la problématique de la construction de l’expertise collective.

Son travail de thèse a pour objectif de répondre à cette problématique par l’analyse de la construction de la coordination interpersonnelle entre des footballeurs d’une même équipe, au sein d’un centre de formation professionnel.

En respectant une démarche naturaliste, il a mis en place une méthodologie qualitative (non invasive à partir d’entretiens d’auto-confrontation et semi-directifs, et de notes ethnographiques), longitudinale (22 mois de suivi) et multiniveau (une analyse du dispositif de formation, de l’activité des formateurs et une analyse de l’activité des joueurs en situation).

Les résultats sont présentés en trois chapitres : 1) l’étude de l’évolution des consciences collectives de la situation (Endsley, 1995), 2) les différents processus d’apprentissage collectif mobilisés par les joueurs au cours des 6 sessions de formation ; 3) l’influence du dispositif de formation et de l’activité des formateurs sur l’activité des joueurs en situation. Ses résultats ont été discutés au regard de la littérature des sciences du sport et de la psychologie ergonomique. Finalement, son travail de thèse propose des avancées méthodologiques, conceptuelles et pratiques.

Heros (2022) note qu’une des spécificités du football est que le ballon n’est jamais tenu et est joué (la plupart du temps) au pied, au sol. Ceci se traduit par des transformations de jeu fréquentes (perte du ballon par un joueur, puis récupération du ballon par l’adversaire). Il repère en moyenne 300 occurrences lors d’un match de haut niveau. Ces transitions se déroulent en un temps extrêmement court et posent un problème d’adaptation aux joueurs. L’importance des modalités d’engagement des joueurs lors de ces événements est désormais au cœur des préoccupations des techniciens de haut niveau (Rapports FIFA 2014 et UEFA 2016).

De ce point de vue, les entraîneurs de haut niveau notent une diversité de réactions des footballeurs lors des transitions défensives, phases désormais reconnues comme essentielles pour la performance collective. Ils déplorent des décalages entre leurs prescriptions et les réponses des joueurs et évaluent fréquemment des déficits d’implication.

L’examen des différentes approches en STAPS qui analysent l’activité individuelle du point de vue du sportif en situation a permis de montrer que les études étaient principalement centrées sur les préoccupations en lien avec les coordinations interpersonnelles et le partage de contenus cognitifs. De plus, celles-ci portaient prioritairement sur les actualisations de l’activité du sportif (comportements, buts poursuivis, attentes …). La cohérence globale de l’activité individuelle des joueurs, à partir de régularités comportementales et de vécus repérés dans des catégories de contextes identifiés, n’était jusqu’à présent pas considérée.

Cette recherche s’inscrit dans une perspective énactive centrée sur le sensible et les normes d’activités (Récopé et coll., 2019). Elle examine les différences interindividuelles lors de ces phases et s’efforce de comprendre leurs raisons en étudiant la sphère subjective des joueurs. Il repère les normes extrinsèques (consignes du coach en fonction de catégories de contextes et du poste) et les normes intrinsèques, puis les met en perspective. L’objectif est d’identifier l’éventuelle « sensibilité à » qui a statut de norme prévalente d’activité (prenant le pas prioritairement et régulièrement sur les autres normes) de chaque joueur.

L’étude porte sur 8 professionnels d’une même équipe (4 doublettes de joueurs évoluant au même poste, sur des côtés différents) en situation de match. Il observe leurs comportements avant la perte – lors de la perte – après la perte, en temps réel puis sur support vidéo, pour préparer des entretiens d’auto-confrontation. Il étudie l’activité des joueurs lors des phases de possession puis de transition défensive à partir d’un repérage de leurs régularités comportementales et de vécu.

Ses résultats montrent que les régularités repérées révèlent une cohérence globale de l’activité et relèvent de l’expérience du joueur. Ces régularités sont l’actualisation concrète (comportements, perceptions, significations, ressentis) d’une « sensibilité à » qui organise et oriente les couplages avec les circonstances du jeu ; chaque sensibilité détermine les classes de situations pertinentes pour le joueur. Les joueurs, bien qu’évoluant au même poste, n’ont pas une « sensibilité à » identique ; des joueurs de postes différents ont une sensibilité analogue. Enfin, cette norme prévalente s’exprime dès la phase de possession et organise l’activité du joueur lors de la perte et consécutivement à elle.

À partir de l’identification de cette « sensibilité à », il est possible de repérer et comprendre les convergences ou divergences entre les normes extrinsèques et intrinsèques et de construire des dispositifs d’entraînement, de management et de formation considérant le rapport intime entretenu par les joueurs avec ces deux phases de jeu.

Dans les thèses en cours, Isserte vise le développement d’une approche éducative intégrant des outils numériques afin de favoriser la construction de collectifs efficaces, notamment dans le domaine sportif. Plus précisément, nous souhaiterions aboutir à un protocole d’entraînement intégrant l’utilisation de la vidéo pour accompagner les apprentissages tactiques des footballeurs.

Il interroge alors le lien intention-action lorsqu’il s’agit de construire de l’efficacité collective. Pour cela, il s’inscrit dans un programme de recherche mené en anthropologie culturaliste (Chaliès & Bertone, 2017), qui a pour objet central l’étude de la construction du « sujet professionnel » en formation. Ainsi, la construction et la mise en place d’un dispositif « transformatif » de formation permettraient d’analyser le cours de l’activité des acteurs au fil des diverses situations vécues.

Le sujet de Drolez, thèse en préparation à Bordeaux porte sur l’intelligence collective et le rôle central du référentiel commun (De Terssac & Chabaud, 1990 ; Hoc, 2001, 2003) au sein d’un groupe en activité. Les connaissances partagées (Eccles & Tenenbaum, 2004 ; Navarro, 1991) constituent la clé de voûte du fonctionnement d’un système humain complexe et dynamique (Hoc, 2003) selon l’hypothèse qu’il avance. Plus particulièrement, il veut appréhender les mécanismes inhérents aux phénomènes adaptatifs collectifs.

Du point de vue cognitif et sociocognitif, il s’agit de comprendre, comment des individus peuvent synchroniser leurs actions pour produire une performance collective dans un contexte de forte incertitude et pression spatio-temporelle. L’enjeu de cette thèse est de bâtir un modèle illustrant les liens réciproques entre interaction et adaptation d’une part et entre collectif et cognitif, d’autre part. Par référentiel commun (RC), il sous-entend un « système de repères d’un langage commun qui facilite la convergence des décisions et la complémentarité des actions de chacun » (Mouchet, 2003, p. 134).

Le système auquel il fait référence est un ensemble ordonné d’éléments assurant une fonction et concourant à un but commun. Il se concentre sur l’étude des systèmes complexes humains lors d’activités sportives collectives, ce qui constitue son champ de compétence.

Conclusion

Tous ces travaux peu connus représentent des pans importants de connaissances lorsqu’on aborde cette pratique culturelle et sociale qu’est le football.

Les pratiques interdisciplinaires ont gagné du terrain dans une recherche conçue à partir de la pratique, ce que l’université, par définition enseignante et plutôt guidée par ses propres logiques de recherches, a du mal à intégrer.

Mais, le mépris affiché par certains cadres de la FFF pour les aspects théoriques n’en a pas facilité une large diffusion.

Plus globalement et notamment pour une part des sciences humaines et sociales, la question de ce qui constitue le « bon savoir » est aujourd’hui toujours posée. Historiquement, l’université s’est construite comme une institution autonome dotée de ses formes propres de jugement, comme une autorité indépendante et protégée, fonctionnant comme alter ego de l’État.

Aujourd’hui, cette position n’est plus tenable dans l’espace public, même si elle guide toujours les instances de régulation. Les normes définies par les multiples institutions pèsent sur l’université et l’obligent à expliciter et justifier ce qui fait la légitimité et l’utilité de ses énoncés, de ses méthodes, de ses catégories, du cadrage des questions de recherche.

De façon plus concrète avec la presse, elle a conduit à dénier sa part de vérité aux savoirs des sciences qui déplaisent ou entravent le déploiement normal du business ou des rapports de pouvoir.

Les auteurs remercient Olivier Alberola et Alilou Issa pour leur relecture d’une première version de ce texte.

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