Préparateur physique au Liverpool FC, au FC Barcelone, puis avec l’équipe nationale polonaise et le Flamengo de Paulo Sousa, Antonio Gómez « pratique » l’entrainement structuré depuis une quinzaine d’années.
Il nous propose de partager son expérience du travail au sein d’une sélection nationale, mais aussi de la coadaptation des deux approches que sont l’entrainement structuré et la périodisation tactique.
Chaque dimanche vous recevrez des idées sur l’analyse du jeu, l’entrainement ou encore l’apprentissage.
Pouvez-vous décrire votre rôle lorsque vous faisiez partie du staff de l’équipe nationale polonaise de football ?
Le staff était formé de sept personnes et Paulo Sousa était le sélectionneur national. Il coordonnait donc l’équipe technique composée de Víctor Sánchez et Manuel Cordeiro (entraineurs adjoints), Paulo Grilo (entraineur des gardiens), qui est également portugais et Cosimo Cappagli (analyste technique). Je travaillais au sein de ce staff comme préparateur physique avec Lluis Sala. Nous étions donc deux pour assurer la préparation athlétique.
Lors des rassemblements, nous aidions Paulo dans toutes les tâches liées au terrain. En dehors, nous suivions, analysions et étudions chacun des joueurs susceptibles de faire partie de la sélection. Nous travaillions avec un éventail de 50 à 55 joueurs, que nous suivions hebdomadairement. Ensuite, dans mon cas et celui de Lluís, nous nous répartissions les joueurs par championnat afin de nous faciliter le suivi. La sélection polonaise est une équipe nationale d’un très bon niveau et presque tous ses joueurs jouent dans des championnats étrangers.
Nous devions donc suivre attentivement tous les championnats où évoluaient les joueurs polonais, à l’image de Przemysław Frankowski et Arek Milik qui évoluaient dans le championnat français. Nous suivions également les championnats anglais (Premier League et Championship), le championnat allemand (Bundesliga), le championnat polonais (Ekstraklasa), mais aussi le championnat russe (Russian Premier League). Ce suivi quotidien représentait l’essentiel de notre travail entre les rassemblements internationaux.
Le travail de préparateur physique en sélection est beaucoup plus holistique qu’en club, tel que je l’ai connu avec l’équipe première du FC Barcelone, où nous étions, au quotidien, uniquement focalisés sur l’équipe. Avec la sélection polonaise, je découvrais tous les jours des choses différentes, sur les méthodes d’entrainement, les systèmes de jeu, les joueurs, les championnats et même les modèles de planification. Sur la base de nos observations, nous avions une réunion hebdomadaire et une communication quasi quotidienne avec Víctor Sánchez et Manuel Cordeiro (les adjoints) et Lluis Sala, mon collègue préparateur physique.
Au regard de votre expérience, il semblerait que le travail de préparateur physique au sein d’une sélection laisse-t-il moins de place au travail sur le terrain que dans un club ?
Il y a évidemment moins de travail sur le terrain, d’abord en raison de l’intermittence de nos rassemblements, alors qu’en club, vous êtes au quotidien sur le terrain avec les joueurs. Du premier au dernier jour de leur contrat. Ce quotidien permet de mettre en place un suivi exhaustif de la performance, qui vous permet de vous concentrer pleinement sur les joueurs. Au fil des jours, se construit une grande connaissance personnelle de chacun. En équipe nationale, le travail sur le terrain est réduit aux stages nationaux où il y a généralement une rotation dans les joueurs convoqués. Sur les cinq ou six rassemblements organisés au cours de la saison, peu de joueurs ont participé à 100 % des rassemblements.
Aussi, cette proximité personnelle et professionnelle avec les joueurs en sélection est assez différente et vous oblige à vous montrer beaucoup plus ouvert afin de vous adapter aux changements, notamment l’arrivée de nouveaux joueurs. Selon moi, cette adaptation perpétuelle représente une charge importante de travail. Il n’y a pas tant de travail quotidien sur le terrain, mais une approche de la performance athlétique des joueurs, qui est plus holistique dans le suivi individuel de la performance et des charges. Les échanges avec les préparateurs physiques des clubs doivent permettre que les séances proposées aux joueurs, lors des premiers jours du rassemblement avec la sélection, soient équilibrées. Un de mes objectifs est d’équilibrer l’environnement d’entrainement, qui est très variable selon la provenance des joueurs, afin qu’ils abordent la compétition internationale avec le plus de garanties possibles. En effet, en l’espace de trois ou quatre jours, nous participons à des matchs dont l’enjeu est tout de suite important.
Nous n’avons pas tellement plus de temps pour se préparer, c’est pourquoi je dois avoir une vision globale du joueur, afin d’avoir une bien meilleure compréhension de sa performance, pour mieux individualiser la charge, en fonction de sa position sur le terrain, mais aussi des charges habituelles en club et de leurs championnats respectifs. En sélection, il y a un travail de coordination beaucoup plus large qu’en club, d’autant que le contexte varie chaque jour. Elle exige donc une vision beaucoup plus holistique et complexe de tous les éléments de la performance.
Vous êtes un spécialiste de l’entrainement structuré, dans un staff à dominante portugaise, adepte de la périodisation tactique. Dans ce bouillon de cultures méthodologiques, quel cadre méthodologique organise l’entrainement ?
Je suis content que vous me posiez cette question car c’est l’un des grands défis que je dois relever dans ce staff. Comme vous le savez, les techniciens portugais sont très pointus sur la périodisation tactique et elle influence grandement leur travail au quotidien. Et en effet, je crois que l’un des aspects où je peux leur apporter le plus de valeur, c’est sur l’entrainement structuré. Ces deux approches méthodologiques partagent des aspects communs, mais bien des aspects les distinguent. Nous avons donc mis en place, une approche très singulière avec une planification mixte reprenant des aspects de la périodisation tactique et de l’entrainement structuré. Sans aucun doute, notre modèle de départ a été la périodisation tactique, en raison des influences et de la vision du sélectionneur, tant sur les concepts, la terminologie, sa façon de voir le jeu et les principes, sous-principes et moments du jeu qui en découlent. ll est vrai qu’au fil du temps, avec la sélection polonaise, nous avons mis en place notre propre modèle d’entraînement, avec un petit goût d’inachevé dû au manque de temps. En club nous aurions pu travailler avec une version plus aboutie de notre modèle d’entrainement, mais la nature intermittente de l’équipe nationale ne nous permet pas de l’atteindre. C’est ce que nous essayons de mettre en place aujourd’hui à Flamengo.
Cependant, nous avons vécu une très belle expérience pendant le championnat d’Europe des nations, pendant lesquels, nous avons pu travailler pendant six ou sept semaines et peaufiner notre processus d’entraînement. En d’autres termes, nous avons fait une symbiose de nos différentes cultures espagnoles et portugaises de l’entrainement, pour offrir une modélisation où les joueurs se sentaient très à l’aise. Les joueurs nous ont témoigné une grande confiance dans ce que nous proposions avec une entrée par l’aspect tactique qui est selon moi la voie à suivre.
Commencer par jouer notre football, si je puis dire, pour aller ensuite vers un travail athlétique compensatoire et/ou adjuvant. Néanmoins, cette partie football (tactique) s’accompagne toujours de contraintes qui doivent moduler le volume et l’intensité afin de mieux appréhender le suivi de la charge. Autour de cela, nous proposions et concevions des contenus sur les aspects athlétiques prioritairement axés vers l’individualisation du travail plutôt que vers les aspects collectifs.
En plus de la complexité liée au mélange de la périodisation tactique et de l’entraînement structuré, vous avez dû composer avec des joueurs venus d’horizons différents et des méthodes différentes, selon que les joueurs évoluaient dans un club allemand, anglais ou russe. Comment avez-vous vécu avec ces différences afin de parvenir à l’équilibre recherché ?
Je ne sais pas s’il est possible d’atteindre cet équilibre, ni même si nous avons choisi la bonne voie. Mon passage au FC Barcelone influence énormément ma conception de l’entrainement, qui est fondé sur les deux grands piliers que sont l’entraînement optimisant et l’entrainement adjuvant. Nous mettions en place sur le terrain des contextes et des éléments spécifiques au jeu, selon les directives du staff, afin de moduler les aspects athlétiques, comme la durée, le volume, l’intensité, l’espace, le temps, les rythmes, etc. Puis, nous tentions d’équilibrer ou compenser, pour individualiser au maximum les contenus selon les exigences et les besoins de chacun des joueurs, à travers l’entraînement adjuvant. Nous avions compris que cet aspect adjuvant est fondamental lors des périodes internationales (une dizaine de jours), non seulement pour la sélection, mais aussi pour chacun des joueurs et par extension, chacun des clubs où ils doivent se montrer performants tout au long de la saison.
Considérer l’entraînement adjuvant comme un moyen d’équilibrer et de compenser les exigences individuelles du joueur, peut sembler être une approche un peu conservatrice, mais mes convictions s’appuient sur mon expérience professionnelle. Cette recherche d’équilibre a constitué un immense défi avec l’équipe nationale et tous les grands professionnels des différentes sélections tiennent tous le même discours. Unanimement, ils recommandent assez logiquement, une certaine continuité dans l’entraînement, en proposant des charges, des volumes et des intensités que les joueurs ont l’habitude de vivre en club, c’est pourquoi l’entrainement adjuvant est d’un grand recours.
En d’autres termes, la sélection nationale n’a pas pour objectif d’optimiser la condition physique des joueurs, mais de contribuer au suivi de leur condition physique tout au long de la saison qu’il passe majoritairement en club. Pour ce faire, nous balisons l’entraînement adjuvant de façon spécifique et adapté à chaque jour du rassemblement, y compris des contenus facultatifs ou uniquement destinés aux joueurs habitués à ce type de stimulus certains jours lors de nos rassemblement nationaux.
En d’autres termes, les joueurs ont-ils des routines concoctées par le staff de la sélection nationale à réaliser chez eux, en parallèle de ce qui est proposé en club ou travaillent-ils uniquement selon les directives de chaque club ?
Pour répondre de manière concrète, imaginez que vous soyez le préparateur physique d’un joueur de la sélection polonaise. Je vous contacte afin que vous m’expliquiez votre façon de travailler. Une des premières choses que nous évoquerons dans notre échange, portera sur les charges que vous avez l’habitude de proposer dans le cadre d’une semaine classique (un seul match dans la semaine). Nous allons aussi échanger sur la nature de l’entrainement adjuvant que vous menez habituellement, le nombre de séances de musculation, le type d’exercice, les régimes de contractions, leur planification, le jour de récupération, comment est abordé ce jour de récupération si le joueur ne joue pas, les types de stimulus, etc.
J’essaie d’obtenir toutes les informations possibles afin de les reproduire autant que possible. Il est vrai que pendant le championnat d’Europe des nations, nous nous étions entrainés de façon plus spécifique, mais pendant les trêves internationales de 8 à 10 jours de concentration avec deux ou trois matchs, nous essayions de reproduire et modéliser les charges telles que le joueur les vivait dans son club. Nous avions fait quelque chose qui me semble très intéressant, en analysant la charge de chacun des joueurs dans son club, en comparaison de celle de l’équipe nationale. Nous avions même été un peu plus loin, en regroupant ces analyses et en faisant un comparatif par pays, mis à jour quotidiennement afin que le dialogue avec tous les préparateurs physiques soit direct et efficace.
Ainsi, après chaque journée, le préparateur physique du club et moi-même, analysions les changements éventuels dans les charges d’entrainement afin de déterminer s’ils étaient significatifs. Nous essayions, dans la mesure du possible, que ces changements soient minimaux, mais qu’ils évoluent assez pour ne pas entrer dans la monotonie qui pourrait altérer la forme du joueur. Ce n’est pas évident, car certains joueurs jouent tous les trois jours et lors des rassemblements avec la sélection, nous nous consacrions uniquement à la récupération du match joué avec leur club et à l’activation précédent le match international à venir.
En revanche, d’autres joueurs jouent beaucoup moins de minutes et nous devons en tenir compte dans notre analyse individuelle dans la gestion des charges d’entrainement. Cette comparaison montre des différences notoires et très intéressantes. Les joueurs qui jouent en Russie vivent des microcycles très, très différents de ceux qui évoluent en Italie, aux États-Unis ou en Angleterre. Par ailleurs, les caractéristiques athlétiques pour une même position sont très différentes. Par exemple, dans une défense à 4, un joueur qui évolue au poste de central droit, aura une exigence athlétique totalement différente, selon qu’il joue en Premier League, en Italie ou en Russie. Il faut donc être conscient des grandes disparités et en tenir compte lors des séances avec la sélection, pour ne pas nuire à l’évolution de chaque joueur.
Dans le cadre du dernier championnat d’Europe, comment aviez-vous procédé en termes de planification, sachant que le regroupement durait environ 5 à 6 semaines entre la période préparatoire et la période de compétition ?
Dans le cadre d’un tournoi comme le championnat d’Europe, le processus d’entraînement se rapproche beaucoup de celui d’un club. Le groupe de joueurs est stable et ils sont totalement disponibles, à l’image de ce qu’ils vivent en club. La différence, c’est que nous ne connaissons pas la date de la fin de la compétition, selon que nous sortions des poules ou pas. Nous organisons les microcycles qui sont en ce sens, beaucoup plus pertinents et significatifs au regard de votre identité de jeu et de votre modèle d’entraînement.
A contrario, lorsque vous sortez d’une période comme celle des éliminatoires pour la Coupe du monde, avec deux matchs cruciaux en huit jours, avec des joueurs qui arrivent de partout, entre la fatigue des voyages et le manque de temps, à l’arrivée, vous n’avez que du temps pour la récupération et une préparation minimaliste pour le prochain match. Ces périodes d’éliminatoires tranchent avec celle des grands tournois, puisque le temps consacré à l’optimisation de la performance est beaucoup, beaucoup plus faible.
Lors d’une Coupe du monde ou un Championnat d’Europe, il est coutume de dire que les grandes nations mènent une préparation qui doit permettre à l’équipe d’être en forme à partir de la deuxième phase de la compétition, celle des matchs à élimination directe. Au regard de votre expérience, qu’en pensez-vous ?
C’est une légende qui est en partie avérée. J’ai beaucoup appris au contact de préparateurs physiques, d’entraîneurs et de nombreux joueurs qui ont disputé des Coupes du monde ou des Championnats d’Europe avec des expériences très différentes. Certains joueurs avec lesquels j’ai travaillé m’ont raconté cette légende. Tous sont très conscients que cette approche est risquée, au terme d’une saison de dix mois en club, souvent très exigeante. De plus, planifier une période de présaison ou de préparation, avec des tâches très exigeantes et des charges importantes dans l’optique d’aborder une deuxième partie de la compétition n’est envisageable que pour certaines nations.
Seules les équipes nationales qui savent a priori qu’elles iront sans trop trembler à la phase finale peuvent d’aborder la compétition comme cela. Dans notre cas, avec l’équipe nationale polonaise, cela aurait été une erreur de construire une planification semblable. Pour nous, chaque match était décisif et gagner une rencontre en phase de groupe signifie presque pouvoir se qualifier, or notre objectif, était de nous qualifier pour l’étape suivante.
D’autres nations avaient pour objectif de remporter le tournoi. Même si nous voulons tous gagner la compétition, le principe de réalité s’impose à nous, au moment de planifier la performance et d’avancer étape par étape, surtout quand notre premier match est aussi important que celui à élimination directe. Aussi, nous avons abordé la période préparatoire pour aborder le premier match, dans les meilleures conditions, sans trop penser à l’avenir, car chacun des matchs de la phase de groupe était fondamental. Mon opinion sur ce genre d’approche est qu’elle comporte une part de risque et que vous devez avoir des certitudes sur votre niveau au regard des adversaires en présence, dans votre poule. Mais si vous êtes vraiment confiant sur le niveau de votre équipe, que votre dynamique est positive avec un effectif large, prendre ce risque peut être payant.
Aujourd’hui le rapport de force entre les sélections nationales et les clubs semble s’inverser. Auparavant, le niveau des équipes nationales était supérieur à celui des équipes de club, aujourd’hui la libre circulation des joueurs étrangers entre autres, a permis aux clubs de construire des équipes qui ressemblent à des sélections internationales. Cette réflexion est valable aussi pour les staffs techniques qui s’internationalisent. Comment gérez-vous le choc des cultures dans l’organisation de l’entrainement notamment entre espagnols et portugais, très attachés à deux modèles distincts que certains opposent ?
Je ne crois pas que l’entraînement structuré et la périodisation tactique soient des modèles opposés, loin de là. Je pense que ce sont des modèles d’entrainement qui présentent de nombreuses convergences, même s’il est vrai qu’ils sont parfois représentés comme des approches contradictoires. Il est également vrai que les deux approches ont des caractéristiques très différentes, mais je crois que le mieux dans la vie est de tirer le meilleur de chacun des modèles. Quand vous avez l’opportunité de rejoindre un staff technique avec cette richesse et cette expérience d’une approche méthodologique, il faut essayer de ne garder que les aspects positifs.
Le choc entre l’entraînement structuré et la périodisation tactique n’a donc pas eu lieu, pour laisser place davantage à une adaptation continue des deux approches. D’ailleurs ces deux modèles ne sont pas figés comme je l’entends souvent, ils sont en perpétuelle évolution. L’entraînement structuré et la périodisation tactique peuvent encore être optimisés, c’est pourquoi nous avons engagé cette démarche magnifique, où nous apprenons chaque jour à mieux comprendre leurs similitudes et leurs différences, pour créer un modèle mixte dont nous ne savons pas où il nous mènera.
Une chose est certaine, nous sommes très heureux de l’évolution de notre propre modèle et de la réaction des joueurs à ce modèle, ce qui nous renforce dans notre démarche. Je n’ai donc pas vu de choc des cultures à proprement parler, mais plutôt l’ouverture d’une nouvelle voie, dont nous savons humblement qu’il reste beaucoup à apprendre de chacun d’entre nous et qu’il existe encore une réelle marge de progression sur bien des points.
Nous imaginons que dans les sélections espagnole et française, par exemple, l’ensemble des joueurs et du staff communique dans la langue du pays. En sélection polonaise, quelle langue aviez-vous choisi pour vous exprimer avec les joueurs, afin de favoriser la transmission de vos messages ?
S’il y a bien une chose agréable dans ce genre de staff, c’est le mélange des cultures, des sensations, mais en allant tous vers le même objectif. Le but de la communication, c’est que nous nous comprenions les uns les autres, peu importe que nous parlions espagnol, français ou anglais. L’essentiel c’est que les canaux de communication soient le plus ouverts, spontanés et transparents possibles.
Quand j’étais étudiant, je me disais toujours « Hé Antonio, tu dois étudier l’anglais si tu veux t’ouvrir au monde et avoir des opportunités ». Quand je suis arrivé, en Premier League où je suis resté 5 saisons, je me suis très vite aperçu que je ne parlais pas anglais, j’avais un anglais académique mais absolument pas fonctionnel …
L’avantage pour nous, c’est que presque tout le monde parlaient l’anglais comme deuxième langue, même les membres du staff, que je n’imaginais pas à ce niveau d’anglais. Et puis, nous avions la possibilité de parler une autre langue parce que la moitié des joueurs jouaient ou avaient joué en Italie et parlaient très bien l’italien. Le joueur polonais parle très bien l’italien et l’apprend très vite, mais la communication en anglais est très bonne. Les réunions et les séances se déroulaient en anglais, mais souvent quand nous parlions en individuel avec un joueur, cela se faisait en italien, ce qui a poussé beaucoup d’entre nous à sortir de leur zone de confort, en commençant par apprendre une autre langue. C’est quelque chose d’incroyablement enrichissant et à table, vous pouviez parler en anglais ou en italien, pour que tout le monde comprenne, mais vous pouviez aussi voir des interactions en russe, polonais, espagnol, portugais.
C’était donc un riche mélange international, peu importe les différences culturelles que chacun d’entre nous pouvait avoir. Ce qui comptait, c’est que nous poursuivions tous un objectif commun et c’est ce qui a rendu cette expérience incroyable. Il y avait donc une communication qui n’était probablement pas aussi fluide que si nous parlions polonais, mais il y avait des canaux et des moyens de communication efficaces qui nous permettaient d’éviter tout problème de compréhension.
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