Matrice défensive et offensive en football

Proposition théorique de © Jean-Francis Gréhaigne, professeur des Universités honoraire en STAPS de l’Université Bourgogne Franche-Comté et Eric Duprat, entraineur de football (DES), professeur d’EPS agrégé.

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Cet article constitue une suite de « L’apport du concept de matrice d’action pour conceptualiser et conscientiser l’organisation et la construction du jeu en football » (Gréhaigne & Duprat, 2022) et « analyser la dynamique du jeu en football » (Gréhaigne, 2023).

En France, Deleplace (1966 ; 1979) et Mérand (1977 ; 1984) ont été à l’origine de pas en avant importants à propos de la conception de la didactique et de l’entraînement en sport collectif. Ici, il s’agira d’abord de questionner certains concepts proposés par Deleplace (1966 ; 1979 ; 1992) pour mieux fonder et renouveler une didactique du football en club ou à l’école (Gréhaigne, 1989 pour une revue).

Au-delà du rugby, René Deleplace a produit une contribution essentielle à la modélisation des sports collectifs avec la notion de « référentiel commun » comprenant deux matrices d’action, offensive et défensive, conçues comme une enveloppe générale (globale et simple), qui peut donner lieu à une complexification interne croissante vers, à la fois, le particulier et le complexe. En outre, il a proposé une alternance des dominantes (tactique, technique, athlétique) dans les situations d’apprentissage au travers d’exercices où l’opposition est réelle et raisonnée.

On rappellera que les interactions au travers desquelles l’activité collective s’exprime sont guidées par deux objectifs complémentaires : se synchroniser sur le plan cognitif et se synchroniser sur le plan de l’action. La synchronisation cognitive a pour objectif d’établir un contexte de connaissances mutuelles, la synchronisation opératoire vise à assurer la répartition des tâches entre les partenaires de l’activité collective ainsi qu’à régler l’ordre des actions à réaliser. Le football est un sport d’essence collective.

« Les interactions au travers desquelles l’activité collective s’exprime sont guidées par deux objectifs complémentaires : se synchroniser sur le plan cognitif et se synchroniser sur le plan de l’action. »

 La flexibilité tactique autorise ce type de coordination entre des aspects individuels et collectifs voire des ressources cognitives et motrices. Cette flexibilité vise à faire face à la diversité des oppositions et à s’opposer aux stratégies proposées par l’adversaire.

Pour Deleplace (1979) avec un système représentatif mental commun des informations sur le jeu, non seulement l’ensemble complexe devient significatif, interprétable par chacun et du même coup l’initiative de chacun devient elle-même facilement interprétable, compréhensible, significative pour chacun des autres partenaires, et cela à tout moment.

Le fonctionnement d’un jeu repose sur des règles de gestion de l’organisation du jeu et des invariants opératoires (Gréhaigne & Duprat, 2022). Ainsi, pour prolonger la notion de « logiques d’action » (Duprat, 2019) en fonction du jeu en cours dans ce texte, nous présentons les concepts de matrices défensives et offensives en football (Gréhaigne., Caty,  Billard, & Chateau, 2005).

Rappelons ici qu’avec cette notion de « matrice », nous visons à bien mettre en relief plusieurs choses :

cette notion implique que la première forme d’organisation de l’action collective possède un caractère de totalité et d’unité profonde dès le départ, dès sa forme la plus rudimentaire.

Cette notion signifie que cette forme rudimentaire en même temps qu’elle donne dès le départ la cohérence dialectique fondamentale avec la réversibilité et la réciprocité attaque / défense, engendre par sa propre logique interne une complexification croissante de l’organisation qui se traduit progressivement par toujours plus de joueurs concernés et organisés.

D’une “enveloppe générale”, logique globale articulant “matrice offensive” et “matrice défensive”, l’étude du jeu peut être approfondie au travers d’une “complexification croissante des matrices”. Le produit abstrait résumant cette analyse se nomme donc le “référentiel commun”. Il constitue un modèle des actions possibles, des invariants opératoires au moyen desquels peut être construit un « langage commun », actualisation située du référent par et pour chaque équipe. Objet de communication, cette “langue de jeu” est à la fois outil pour penser et débattre (Fernandez & Gréhaigne, 1999).

Il faut ici insister sur la nécessité pour chaque joueur de s’adapter à la situation réelle de jeu. Cette adaptation (qui évidemment devrait se traduire par une prise de décision et la réalisation « juste » à l’ instant précis) ne peut, bien entendu, que se développer grâce à des situations réelles de jeu, adaptées aux possibilités de l’ensemble des joueurs, et utilisées de façon récurrente lors des séances d’entraînement.

Dans mon esprit, le joueur qui s’adapte à une situation nouvelle est un joueur qui joue avec sa tête avant de jouer avec ses pieds et pour un entraîneur c’est une aubaine. La solution ne vient pas du banc de touche , les joueurs doivent avoir la liberté de modifier des choses eux-mêmes, selon le ressenti du moment dans le cadre d’une compréhension partagée.

Enfin, pour appréhender -le « simple » si cher à certains, le cerner puis le formuler pour le mettre en œuvre, il faut se livrer obligatoirement à une très complète et très subtile analyse préalable du jeu et des rapports d’opposition. En effet, dans les sports collectifs, une observation et une prise d’informations fiables et fidèles constituent un problème crucial et délicat en vue d’une réponse adaptée aux problèmes posés par les situations de jeu. L’outil cognitif simple et complet qui permettrait de bien évaluer la totalité des comportements en jeu (attaque, défense, jeu sans ballon, défense, aspects collectifs, aspects individuels) n’existe pas.

« le joueur qui s’adapte à une situation nouvelle est un joueur qui joue avec sa tête avant de jouer avec ses pieds et pour un entraîneur c’est une aubaine »

Alors parfois il peut y avoir des erreurs, dans l’adaptation dynamique au jeu, avec des fluctuations importantes de performance dans le temps, mais souvent avec une réponse globale acceptable à l’échéance visée. Il faut d’abord juger la performance cognitive car les erreurs s’avèrent n’être finalement que le prix à payer pour un compromis contrôlé et ne sont souvent que des variables secondaires dans la maîtrise de la situation (Amalberti, 2001). Enfin la métacognition, permet de contrôler la gestion des risques acceptables et acceptés dans l’offensive. On notera qu’en anglais « prise de risque » se traduit par « prendre sa chance » ce qui renvoie à une conception très différente de la notion de risque.


Rappelons que le référentiel commun s’établit, lorsqu’il existe, à partir de certains éléments incontournables. En premier lieu, sur la culture tactique propre à l’activité, sa pratique et au patrimoine existant souvent influencé par l’environnement socioculturel. Viennent ensuite les connaissances et savoirs de l’entraîneur sur l’activité même et sa capacité à prendre du recul par rapport à son expérience pour devenir un entraîneur.

C’est à partir de son vécu et des apports dont il a bénéficié que va se construire sa philosophie de jeu orientée soit vers une prédominance des aspects défensifs, soit privilégiant les aspects offensifs. La formation des cadres dont il a dû bénéficier va aussi l’influencer dans sa démarche d’où la nécessité d’une formation de qualité, à distance des effets de mode.

« Pour appréhender -le « simple » si cher à certains, le cerner puis le formuler pour le mettre en œuvre, il faut se livrer obligatoirement à une très complète et très subtile analyse préalable du jeu et des rapports d’opposition. »

Comme un chef d’orchestre, il va devoir faire évoluer ses musiciens au regard de partitions choisies et travaillées afin que la coordination entre l’ensemble des protagonistes soit productrice de performance. Pour parvenir à son but, il est dépendant des capacités de chacun de ses joueurs à réinvestir un patrimoine culturel tactique individuel, leur permettant de s’inscrire dans une démarche collaboratrice.

L’acceptation par les joueurs des orientations prises, l’adhésion au message et la concentration nécessaire à l’application des consignes constituent des éléments clés pour passer du cognitif organisationnel à la mise en œuvre opératoire complexe. Ces diverses conditions premières sont mises à mal par un environnement et des attentes oppressantes suivant les exigences et objectifs fixés.

Par ailleurs, on peut penser que si un modèle de jeu développé par un entraîneur et son équipe permettait de gagner à tous les coups, celui-ci aurait été créé. Mais ça ne marche pas comme cela avec les rapports d’opposition et la mouvance du jeu. Cela doit être un mélange de la connaissance de cet entraîneur expert en relation avec les joueurs donnés et d’une bonne compréhension des fondements théoriques du jeu.

Pour que cette option fonctionne, il faut laisser aux joueurs l’opportunité d’agir et réagir, ainsi que de se frotter à la réalité du jeu. Cette option demande à l’entraîneur de bien définir auprès des joueurs, les exigences tactiques, techniques et physiques nécessaires à son efficacité et d’avoir des « joueurs relais » dans l’équipe.

Cependant, la gestion des phases de mouvement dans les rapports d’opposition qu’ils génèrent se doit de rester un dialogue conscient entre prudence et prise de risque. La gestion des phases de mouvement dans les rapports d’opposition qu’il génère, se doit de rester un dialogue conscient entre prudence et prise de risque. Là aussi, les capacités des individus et la diversité des caractéristiques psychologiques de chacun des acteurs du jeu vont influencer cette tendance à sécuriser ou à prendre des risques. La diversité des profils influe sur la détermination du ou des postes privilégiés pour chaque joueur. Chacun d’entre eux se sent plus à l’aise dans telle ou telle tâche même si la tendance va vers la polyvalence, plus riche en cas d’adaptations nécessaires au cœur du jeu.

Nous en venons maintenant à un premier approfondissement de la notion de matrice d’action en football.

Dans une acception courante, l’offensive en football est plus connue sous le nom d’attaque. Cela fait référence à la stratégie d’une équipe visant à marquer des buts en avançant vers le but adverse à l’aide de différentes tactiques dans le jeu et de schémas tactiques sur les coups de pied arrêtés.

Les joueurs de chaque équipe peuvent utiliser une variété de stratégies et de tactiques pour atteindre cet objectif, notamment le jeu au sol en se passant le ballon, en effectuant des courses en profondeur, en dribblant les adversaires et en tirant au but ainsi que le jeu aérien long ou court. L’attaque implique généralement les attaquants et les milieux offensifs de l’équipe, dont l’objectif principal est de faire avancer le ballon vers le but de l’adversaire et de créer des occasions de marquer.

Il existe différentes stratégies offensives en football, tel que le jeu direct, le jeu de possession, le contre-attaque, etc. Chaque stratégie vise à exploiter les points faibles de l’adversaire pour prendre de l’avance, créer des espaces et des occasions de but. Néanmoins, une équipe de football performante doit avoir une forte présence offensive, mais il est également important de maintenir un équilibre avec une structure défensive solide afin d’empêcher l’autre équipe de marquer des buts.

1. La matrice offensive

Concernant plus particulièrement la matrice offensive, c’est en premier lieu le choix affirmé d’une manière de pénétrer, contourner ou déplacer le système défensif adverse en fonction de sa configuration momentanée. C’est donc l’inverse de la matrice défensive qui est d’abord une organisation face aux éventualités offensives.

Selon les configurations défensives, nous retrouvons trois possibilités de franchir les obstacles constitués : le contournement, la pénétration, la fixation et/ou l’attraction (même si selon nous, c’est assez différent d’attirer un adversaire que de le laisser statique et sur place).

Le premier correspond à une exploitation des couloirs extérieurs et nécessite un retour rapide vers la cible. Le second est un engagement dans la profondeur du terrain. Le troisième implique une « aspiration » des adversaires sur un côté du terrain pour exploiter le jeu transversal dans la dimension faible de l’adversaire. Le troisième implique une exploitation de toute la largeur du terrain pour ouvrir des brèches dans le bloc défensif afin d’y pénétrer.

Néanmoins, le choix de l’attaque, comme axe stratégique d’apprentissage, nous a fait privilégier la matrice offensive dans un premier temps avec ses « prototypes » de jeu relativement constants et susceptibles d’amener une tentative de réalisation. Ce dernier aspect constitue un point important de la motivation chez les jeunes joueurs. En effet, la complexité pour le débutant est de construire les conditions qui vont lui permettre d’atteindre son objectif de base : marquer un but.

Les actions impulsives et intuitives sont les signes caractéristiques du débutant dans l’activité. Vu le manque de maîtrise initiale il doit s’approprier les outils lui donnant accès à la concrétisation de ses initiatives. Il lui faut se construire une coordination motrice en lien avec la volonté d’agir, en incluant les partenaires pour réduire puis effacer les contraintes rencontrées dans les rapports d’opposition.

Dans l’offensive, on voit apparaître des lignes de forces qui décrivent les différentes organisations étagées sur le terrain. Ces lignes de forces sont illustrées depuis les années 1900 (Tumner & Fraysse, 1904) par une organisation sur trois niveaux. Elles opèrent à partir d’un lancement du jeu : soit sur une phase statique en lien avec les lois du jeu, soit il s’agit d’une récupération du ballon dans la continuité du jeu. Le point de départ de l’offensive peut être donc différent.

Avec la même perspective, les discussions conventionnelles (Bauer, Anzer, & Shaw, 2023) tendent à réduire la distribution théorique des équipes sur l’ensemble d’un match à une distribution théorique codée par trois chiffres (par exemple 3-5-2 ; 3 défenseurs, 5 milieux de terrain, 2 attaquants), il devient nécessaire de fournir une représentation plus objective des formations d’équipes (cf. trame de jeu) par phase de jeu. Néanmoins, dans le jeu en mouvement, il est à noter que cette distribution se transforme au profit d’une trame dynamique qui se construit à partir d’une base organisationnelle stable constituée par :

– Une ligne de forces (LdF1) proche au front du ballon avec peu de joueurs qui a pour tâche dominante de marquer des buts soit suite à une pénétration ou après un contournement. Elle devient le rideau R1 en cas de perte de balle, ensuite dans la réversibilité offensive elle sert d’appui à la contre-attaque. La cellule de l’action de pointe est intégrée à cette ligne de forces.

            – Une ligne de forces (LdF2) en position médiane plus étoffée avec souvent trois à quatre joueurs qui est concernée dans le jeu de possession. Elle assure la première couverture défensive lors d’une perte de balle et complète de dispositif en cas de volonté de récupérer haut.

            – Une ligne de forces (LdF3) profonde avec trois ou cinq joueurs plus le gardien de but en fonction du jeu qui assure la circulation du ballon à l’arrière de l’EJE. Elle constitue la réserve axiale défensive en cas de perte de balle et assure la couverture globale du dispositif.

Une organisation ou une réorganisation ponctuelle de ces lignes de forces visent à la déstabilisation du bloc défensif pour espérer marquer un but tout en étant prêt à faire face à une perte du ballon.

Sous de multiples formes, les conditions d’apparition de déséquilibres sont devenues des moyens d‘analyse des rapports d’opposition. Des informations précises sur ce processus rendent compte souvent des conditions du passage d’un équilibre à un autre équilibre voire à un déséquilibre, le jeu variant et évoluant constamment en fonction de l’interaction entre les joueurs.

La notion de « rupture » joue de ce fait un rôle central dans le jeu d’attaque car elle est à la fois un processus de sélection des possibles et un instrument d’articulation entre continu et discontinu dans un environnement où quelque chose prend racine et se développe. Dans ce cadre, attaquer la ligne d’avantage quel que soit le rideau est une constante pour la cellule de l’action de pointe.

Enfin, avec Sève (2005), penser la diversité des apports de cette genèse du jeu ne peut se faire qu’au prisme de la dialectique qu’imposent les rapports d’opposition. Comme dans tout système, la résilience de celui-ci désigne sa capacité à maintenir un état initial, une normalité opérationnelle ou à y revenir en réponse à des perturbations, des phénomènes émergents y compris des menaces de nature inattendue. Ces « situations de crise » sont des situations soudaines et imprévues avec des ruptures majeures, face auxquelles l’organisation de l’équipe et du jeu sont en première ligne et doivent répondre rapidement.

Lors d’une crise, les systèmes de gestion usuels sont souvent dépassés et les objectifs prioritaires de l’organisation, sont en danger. Leur gestion et la capacité de l’organisation à faire preuve de résilience passent donc par la mise en place de dispositifs pour assurer la continuité de l’activité. Parmi les facteurs positifs qui augmentent la résilience d’un système soumis à une perturbation, trois sont souvent cités : la diversité, l’auto-organisation et l’apprentissage. Dans ce cadre, la résilience dépend de la capacité d’un système à s’adapter. Ainsi, une certaine forme de stabilité d’un modèle de jeu assure sa pérennité grâce à sa possibilité de muter.

2. Les actions prototypiques

Les actions prototypiques représentent un modèle original de déplacement des joueurs et du ballon, archétype d’un modèle que l’on retrouve périodiquement dans le jeu. L’action prototypique constitutive d’un mouvement offensif démarre logiquement par une remise en jeu sur l’arrière de l’EJE par le gardien de but. Cela succède à une offensive adverse qui n’a pas abouti par un but mais une récupération du ballon suite à une sortie des limites du terrain ou la prise en charge de la balle (arrêt ou reconquête) par le gardien de but.

Le mouvement engendré s’inscrit dans la famille des attaques placées sachant que le dispositif adverse est repositionné ou en cours de repositionnement avec une majorité des joueurs placée en barrage. Un autre type d’attaque placée peut apparaître sur la longueur du terrain suite à une remise en jeu par une touche. Un troisième cas est le fruit d’une récupération suite à un dégagement adverse ou à une mauvaise relance interceptée qui permet de relancer l’attaque mais face à une défense toujours équilibrée.

D’autres actions prototypiques apparaissent lors de récupération sans arrêt de jeu. L’emplacement de la récupération sur le terrain dans le sens de la profondeur est alors déterminant. Soit, elle se situe dans la moitié défensive ce qui permet de relancer par une contre–attaque disposant de l’espace profond dans le dos de l’équipe adverse. Soit, elle se situe à mi-terrain ce qui ouvre la porte au type d’attaque rapide avec moins de profondeur mais une grande largeur qui permet de déplacer le jeu à l’opposé de la présence adverse. Soit, elle se situe dans la moitié adverse proche de la cible ce qui permet d’agir directement sur celle-ci.

 

Suivant le potentiel des joueurs dont l’entraîneur dispose, celui-ci choisira de privilégier tel ou tel type d’attaques ou d’actions prototypiques ce qui implique, par inférence, un type d’organisation défensive et une volonté affichée ou pas de récupérer le ballon très tôt.

 

La dernière base sur laquelle on peut construire sa matrice offensive concerne la forte tendance développée ces dernières années avec la volonté de privilégier la conservation du ballon en passant par une phase sécuritaire. Les statistiques actuelles tendent à contredire l’idée que la conservation et le temps de possession du ballon favorisent la performance. Nous avons montré la faiblesse de certaines argumentations (Duprat, 2005).

 

Par contre, il semble évident qu’en cas d’ouverture du score, priver l’adversaire du ballon est le meilleur moyen de ne pas prendre de buts et d’éviter l’égalisation. On a pu constater qu’il valait mieux avoir deux buts d’avance pour sécuriser la probabilité de gagner un match (Duprat, ibid). Il est aussi pertinent, au vu des déchets constatés, de rechercher la conservation du ballon chez les débutants et jeunes joueurs afin de produire un mouvement offensif qui peut aboutir.

3. Principe de transformation de la matrice offensive

L’évolution de la matrice offensive s’établit à partir de la prise en considération des diverses possibilités qui s’offrent dans le cadre de la réversibilité du jeu. Comment agir immédiatement lors d’une récupération du ballon dans la continuité du jeu avec des adversaires en déséquilibre collectif ? Comment repartir sur un mouvement coordonné alors que l’adversaire a eu le temps de se réorganiser ?

Dans le premier cas, la position du ballon au moment de la récupération est déterminante. Elle peut se situer en avant de « l’espace de jeu effectif » (EJE) ce qui permet d’accéder rapidement à la cible avec une opposition limitée en nombre. Elle peut être située au centre de l’EJE ce qui implique une confrontation plus complexe pour progresser vers la cible suivant la position des adversaires les plus proches, dépassés ou non, et leur capacité à réagir en fonction du déplacement qu’ils ont enclenché dans leur mouvement offensif.

Elle peut être positionnée dans la zone médiane de l’EJE mais excentrée ce qui offre une possibilité de débordement immédiat pour revenir rapidement vers une position favorable à la finition. Elle peut se trouver plus en retrait dans la partie basse de l’EJE ce qui implique une confrontation élargie à une majorité de l’effectif adverse comprenant encore deux ou trois rideaux en barrage.

Dans tous les cas, le rapport au temps est alors primordial pour profiter au mieux du temps d’avance dont bénéficie le porteur du ballon pour soit profiter de l’avantage pour progresser rapidement et se dégager des adversaires directs, soit effectuer une passe rapide dans la profondeur vers un partenaire en appui pour se rapprocher le plus vite possible de la cible.

Dans le second cas, la phase statique suivante peut avoir une influence directe sur l’évolution du score. Loin du but adverse, l’objectif est de conserver le ballon et de reconstruire un mouvement offensif face à une équipe repositionnée. Dans la moitié offensive, un schéma tactique bien exécuté permet d’avoir un temps d’avance sur l’adversaire et d’accéder à la cible. Que ce soit à la suite d’une touche, d’un coup de pied de coin ou d’un coup-franc, on peut prévoir une action avec plusieurs alternatives permettant une mise en position favorable à la marque.

Dans tous les cas, c’est de sa propre initiative que le porteur de balle, quel qu’il soit, perçoit comment se transforme la configuration du jeu en cours et voit simultanément comment il se trouve momentanément situé dans le mouvement offensif actuel de sa propre équipe (Deleplace, 1994).

Par conséquent et en référence à la dynamique de la matrice offensive, le joueur décide s’il devient nécessaire de transformer le mouvement offensif collectif. Alors, il prend effectivement cette initiative ou bien décide qu’il revient à un autre de réaliser cette transformation. Après échange de la balle, il se tient prêt à se remettre à disposition de l’offensive et prend place dans le nouveau mouvement offensif.

Il est à noter qu’ici, la dynamique ne renvoie pas uniquement à la circulation des joueurs, mais aussi à la transformation de la forme du mouvement offensif collectif en train de se déployer. Celui-ci est lié à la circulation du ballon dans les intervalles, le plus possible hors de portée des adversaires pour éviter toute interception et conserver un éventuel temps d’avance.

 

Au cours du développement du mouvement offensif (en conduite ou échange de la balle, voire en poursuite d’un ballon aérien) à chaque instant, des joueurs se retrouvent momentanément loin de la cellule de l’action de pointe, doivent se replacer (en appui ou en soutien) et ainsi réincorporer le mouvement qui se poursuit. Il y a, donc, une nécessaire réalimentation continuelle du mouvement même si sur les 11 acteurs que compte l’équipe seule une partie est nécessaire pour faire vivre la cellule de l’action de pointe.

Dans les jeux à effectifs réduits, on peut établir aussitôt, pour l’attaque, le tableau des éventualités d’évolution de la situation en constatant que le premier élément de choix se fait à partir des 3 composantes des liens d’opposition ; les principales possibilités d’enchaînement sont les suivantes :

 

Mouvement en contraction      —> Mouvement pénétrant en accélérant le jeu

Mouvement en contraction      —> Mouvement en expansion passant par la périphérie

Mouvement en contraction      —> Mouvement pénétrant par jeu aérien

Mouvement en expansion         —> Mouvement pénétrant dans la dimension profonde

Mouvement en expansion         —> Mouvement d’expansion dans les zones périphériques éloignées

Mouvement en expansion         —> Mouvement pénétrant aérien profond ou transversal

 

Le tout est à mettre en relation avec le mode de circulation du ballon avec, par exemple, déplacement du jeu par coup de pied aérien (profond ou transversal) ou jeu à terre en déviation ou en conduite de balle dans un mouvement en contournement ou pénétrant. Sachant que le joueur en possession du ballon est responsable de l’action de jeu, alors que ses partenaires sont responsables de la continuité de la situation de jeu.

Jeu long, jeu court, jeu au sol ou jeu aérien soit au pied soit de la tête sont à l’origine de cet ensemble de formes et donne au jeu sa dynamique, son style et son élasticité. Utiliser le jeu long peut être une stratégie, notamment lorsqu’elle est couplée avec un bloc bas car une passe longue et précise peut à terme être coordonnée à un enchaînement performant.

Le résultat de l’action d’un joueur est le seul observable concret et tangible de l’appréhension de la situation par ce joueur : balle donnée conservée ou perdue. Dans ce cadre, il est évident que l’action du porteur de balle est liée aux propositions des partenaires et aux actions des adversaires.

La perte du ballon lors de la situation à double effet est souvent un moment clé, en fonction du lieu de la récupération du ballon. Dans cette phase de réversibilité, la défense devient l’attaque et l’ancienne attaque devient défense avec les problèmes que cela soulève et les opportunités que cela offre.

Avec la complexification de la matrice de jeu, la circulation des joueurs et du ballon peut se retrouver, pour l’offensive, au niveau de l’affrontement partiel ou de la cellule de l’action de pointe laissant le reste du jeu relativement stable.

Il est ainsi possible de voir une concentration partielle dans la cellule d’action de pointe en regard d’un jeu en expansion. Une dispersion locale dans un jeu en contraction se situe plutôt à la périphérie avant, arrière ou latérale de l’espace de jeu. La temporalité des événements devient ici fondamentale au-delà des aspects spatiaux. Ces enchaînements de mouvement se succèdent dans le temps.

Ainsi, en définitive, à partir d’estimations instantanées dans la perception de la situation mouvante et du placement de l’adversaire, on doit noter deux éléments qui sont toujours les mêmes : le trajet actuel du mouvement du ballon et comment mes partenaires et les adversaires sont en train de modifier le jeu avec une nouvelle distribution en profondeur et/ou en largeur.

Ainsi, le jeu d’attaque peut varier à l’infini avec des modifications de vitesse. La construction de cette manière de percevoir et d’analyser l’affrontement procure aux joueurs un outil de simplification qui facilite la lecture du jeu et les décisions à prendre.

Lire le jeu, c’est posséder des outils qui permettent, en grande partie de manière consciente, de décoder, reconnaître pour enfin traiter les configurations du jeu. La lecture collective d’une trame évolutive du jeu suppose des connaissances partagées pour s’organiser et faire. Ainsi,  qui dit lecture du jeu, dit vision du jeu, que l’on peut développer assez tôt chez les jeunes joueurs. Sans une bonne vision du jeu, on ne peut ni bien décoder les rapports de forces, ni les anticiper et adieu le jeu sans ballon.

« Lire le jeu, c’est posséder des outils qui permettent, en grande partie de manière consciente, de décoder, reconnaître pour enfin traiter les configurations du jeu. »

Anticiper les situations est important et cette compétence se développe au fil du temps et par l’expérience accumulée, les connaissances et la répétition de jeu en mouvement à l’entraînement.

Comprendre comment un adversaire réagira ou bien anticiper dans quelle direction un joueur est susceptible de passer le ballon demande une pensée tactique développée et une expérience pratique.

Les prises d’information constituent dans cette optique le fondement de la disponibilité motrice et tactique des joueurs, qui se concrétise par leur polyvalence d’actions et le choix de leur rôle en fonction du contexte de la situation.

Cette intelligence que l’on qualifiera de situationnelle est la capacité à comprendre une situation dans ses différentes dimensions et dans sa complexité pour s’y adapter et apporter une réponse appropriée. Elle s’exprime pleinement dans les relations interpersonnelles et de groupe.

On peut ainsi proposer de développer le concept « d’intelligence situationnelle » qui aide les joueurs à lire le jeu, à l’interpréter de manière rationnelle et à identifier dans les délais les plus brefs les situations momentanées et caractéristiques, en bref de « jouer juste ».

« Développer l’intelligence situationnelle facilite l’anticipation et la gestion de l’aléa, renforce la confiance et confère par là même une certaine sérénité́ aux joueurs dans l’action. »

Dans ce cadre, l’étagement sur le terrain, l’amplitude des joueurs en largeur, les rapports de vitesse, la position des rideaux défensifs en relation avec la couverture proche et la réserve axiale, nos propres lignes de forces et la position du ballon par rapport à l’EJE constituent des points sensibles du système.

Développer l’intelligence situationnelle facilite l’anticipation et la gestion de l’aléa, renforce la confiance et confère par là même une certaine sérénité́ aux joueurs dans l’action.

On aura compris que l’étude de la tactique est née du souci de mettre l’accent sur l’analyse de l’activité constructive du joueur telle qu’elle se déploie dans son activité, autrement dit, l’analyser en plein jeu en fonction des rapports d’opposition. Les invariants sont, bien souvent, des propriétés ou des relations essentielles que les joueurs prélèvent dans une situation car ils les jugent pertinents pour transformer celle-ci dans le sens souhaité.

C’est cette forme opératoire de la connaissance qui est à l’œuvre quand il s’agit de faire un diagnostic de situation pour savoir comment agir. Il y a bien de la conceptualisation dans le registre pratique, ce qui est parfois, moins évident. En effet, pour être efficace, il ne faut retenir d’une situation que quelques objets, propriétés ou relations, qui vont servir à guider l’action (Ochanine, 1969)

4. Les bases de la défense

Au football, toute l’organisation se conçoit, tant pour l’attaque que pour la défense, à partir de la ligne de but, qui est une ligne fixe sur laquelle est placée une cible verticale et restreinte. Les adaptations actuelles montrent différents ajustements car on peut voir, par exemple, une équipe X qui défend en avançant et joue avec un bloc haut.

On l’aura compris, le développement d’une défense repose sur le projet de s’opposer le plus efficacement possible aux tentatives de pénétrations de l’attaque et de récupérer le ballon. Il apparaît indispensable de fournir aux joueurs lors des séances d’entraînement quelques clés permettant de comprendre les « possibles et les probables » des différentes situations qui peuvent se présenter à eux.

Dans la palette des organisations de base, on retrouve la défense individuelle, la défense de zone et les défenses mixtes qui se proposent de combiner les avantages de l’individuelle et de la zone. La défense individuelle s’établit à partir de la prise en charge de chaque joueur adverse par un défenseur déterminé en lien avec le poste occupé.

Cette organisation provoque une forme de harcèlement de l’adversaire susceptible de recevoir le ballon ce qui le contraint à bouger en permanence et le met dans une situation délicate pour la réception du ballon. Elle a aussi l’avantage de dissuader le porteur de balle de jouer avec un partenaire pris au marquage.

Outre la dépense énergétique qui en découle, elle présente un inconvénient majeur lorsque le rapport de force tourne régulièrement en faveur de l’attaquant. Cela nécessite un changement de joueur ou une concentration du joueur « libre » (libero) assurant une couverture proche pour effectuer une « prise à deux ».

« Il apparaît indispensable de fournir aux joueurs lors des séances d’entraînement quelques clés permettant de comprendre les « possibles et les probables » des différentes situations qui peuvent se présenter à eux. »

L’autre inconvénient réside dans le changement de statut lié à la réversibilité au moment de la perte du ballon. Un joueur impliqué dans la phase offensive peut se retrouver bien éloigné de son adversaire direct ce qui nécessite un réajustement de la répartition des adversaires en fonction de la proximité des opposants directs.

La défense de zone s’appuie sur la position du ballon et un positionnement correspondant à sa zone d’évolution privilégiée. L’objectif est de construire la densité autour du porteur de balle en le privant de possibilités d’échange grâce à la prise en charge du partenaire le plus proche. Il s’agit alors de couper le réseau de communication existant entre les joueurs adverses pour s’emparer du ballon sur les temps de passe ou au moment de la réception dans une phase visant la conquête.

Économique du point de vue de la dépense énergétique la faille du système apparaît souvent dans la zone de vérité, défensive lorsque la prise en charge des joueurs qui doit être coordonnés au niveau de la couverture, n’est plus assez rigoureuse ce qui octroie un temps d’avance à l’attaquant réceptionneur.

Cette organisation s’appuie généralement sur la loi du hors-jeu ce qui nécessite une grande coordination entre les défenseurs au niveau de l’alignement et la présence d’un gardien de but qui assure la couverture profonde et est à l’aise dans les sorties, loin de sa ligne de but.

La défense mixte reprend des éléments aux deux types de défense précédents. La couverture peut se faire avec un partenaire défini préalablement ou par une couverture alternée axiale. On peut distinguer trois types d’organisation de la défense mixte. Celui basé sur les aspects topographiques où une défense initiale établie en zone devient individuelle avec libero dans la ZVD.

Celui basé sur les potentiels des adversaires où certains sont pris au marquage individuel alors que les autres défenseurs se déplacent sur la largeur et la profondeur pour évoluer en zone et quadriller le terrain. Et celui basé sur les rideaux défensifs où les deux premiers s’articulent à partir d’une défense de zone alors que le dernier rideau s’organise sur une défense individuelle avec un couvreur déterminé. On peut aussi utiliser une couverture désignée lorsque le jeu se situe à la ligne médiane afin de couvrir la zone exploitable entre le gardien et la défense, puis passer à une couverture alternée dans la zone de vérité défensive (ZVD).

Dans ce contexte, enchaîner les temps de jeu en défense et en attaque et se préparer à la situation à double effet constitue un maillon important de la tactique collective d’une équipe. Il faut considérer également que le départ d’un mouvement, les lancements de jeu voire les lieux de récupération du ballon constituent selon Deleplace (1979) une « phase mère du jeu ».

Une telle filiation peut être comprise si on part du fait que la logique d’organisation de cette première action ainsi que son emplacement vont peser sur le déroulement des actions suivantes, celles-ci n’en constituant alors que des cas particuliers, la première constituant, bien, la phase mère des autres.

Ainsi, au lieu de rester prisonnier d’une approche séquentielle concernant l’apparition des phases dans la séquence de jeu, la reconnaissance et la caractérisation de la phase mère du jeu constituent un indicateur très pertinent pour prévoir comment l’attaque ou la contre-attaque vont se dérouler.

5. Problématique de la défense en football

Cette problématique renvoie à l’ensemble des questions posées par la défense en football, aux choix de défendre au front du ballon (bloc haut) ou défendre le but (bloc bas). Les caractéristiques des buts (cibles restreintes verticales [8 yards (7,42 m) sur 8 pieds (2,44 m)] et gardables aux extrémités d’un grand terrain) engendrent un ensemble de questions et de choix.

Une défense peut être plus passive et construite à partir d’un recul de l’ensemble de l’équipe pour s’adosser à sa ligne de but et profiter de la densité pour pousser les adversaires à la faute et regagner le ballon.

Elle peut aussi être semi-agressive avec un repli jusqu’au passage de la ligne médiane par l’offensive adverse pour exercer une pression sur le porteur du ballon et ses partenaires proches. L’utilisation de la loi du hors-jeu et la couverture profonde fournie par le gardien de but limitent les possibilités d’actions des attaquants et permettent une densification facilitant la reconquête du ballon.

Elle peut aussi être agressive en s’appuyant sur le pressing qui consiste à vouloir reconquérir le ballon dès sa perte en densifiant immédiatement l’espace autour du porteur adverse avec une prise à deux sur le porteur. Le pôle offensif de la défense concerne donc la volonté de récupérer le ballon et est important car il influence l’ensemble des comportements.

 

Un des objectifs premiers de la matrice défensive pour une équipe est de réaliser « l’équilibre défensif ». C’est-à-dire qu’à un instant donné du mouvement en cours, la distribution de l’ensemble de ses joueurs, par rapport à l’adversaire, par rapport au ballon et par rapport au terrain, est telle qu’elle est en mesure de répondre immédiatement et efficacement à chacune des éventualités que le mouvement de jeu peut faire surgir dans l’instant immédiatement suivant.

La perte du ballon est souvent un moment clé, en fonction du lieu où le ballon a été perdu. Avec cette réversibilité, la défense devient l’attaque et l’ancienne attaque devient défense en relation avec les problèmes que cela soulève. Dans ce contexte de jeu, la « situation à double effet » lie organiquement offensive et défensive en soulignant l’immédiateté du passage d’attaquant à défenseur.

Il faut prévoir dans l’organisation de l’équipe de passer des principes et règles de la phase offensive à ceux de la phase défensive (ou vice versa), dans un temps très court et ce à n’importe quel poste tout en faisant les choix adéquats.

6. La matrice défensive

Dans ce contexte, la matrice défensive est l’organisation collective de la défense à la fois la plus simple et la plus générale qui permet d’enrayer les mouvements offensifs tentés par l’adversaire momentanément en possession de la balle, quels que soient leur forme, leur déploiement, leurs rebondissements successifs.

La distribution des défenseurs entre les différentes lignes de force reste un élément fondamental de l’analyse que l’on peut ramener à trois grands prototypes : la défense en barrage, la défense à égalité ou la défense à la poursuite.

Une défense en barrage est positionnée entre le ballon et la cible. Une défense à égalité est positionnée à la même hauteur avec un léger avantage ou désavantage dû à la position plus axiale du porteur du ballon. Une défense à la poursuite est une défense momentanément hors de position qui cherche à se repositionner entre le ballon et la cible.

Cependant, comme au rugby, la défense en football, dans le jeu de transition ou dans la zone de pré-vérité défensive, est organisée le plus souvent en trois rideaux.

            – Un rideau défensif (R1) proche au front du ballon avec une dyade ou peu de joueurs flottent et qui visent une récupération rapide du ballon (Duprat, 2005).

            – Un rideau défensif (R2) moyen plus étoffé avec souvent 4 voire 5 joueurs qui assure la défense dans le jeu de transition en ZPVO et ZPVD et devient R1 quand celui-ci a été consommé.

            – Un rideau défensif (R3) transversal profond avec quatre ou cinq joueurs plus le gardien de but en fonction de l’emplacement de la défense. Suivant les configurations du jeu, le gardien de but est soit le dernier rempart à lui tout seul, soit intégré au dernier rideau.

En revanche, dans la zone de vérité défensive, il n’existe généralement plus qu’un seul rideau un peu étagé constituant un bloc équipe bas avec une densité de joueurs importante.

Une organisation ou une réorganisation ponctuelle de ces rideaux existent, en relation avec différentes configurations du jeu particulières et obéissent à des exigences de compositions internes. En effet, du fait de la nécessaire recomposition des rideaux, les rôles de premier, deuxième et troisième rideau sont liés aux principes respectifs qui suivent. Dans le 1 x 1 (dyade constituée d’un couple de deux joueurs en interaction), il est primordial d’empêcher la pénétration du joueur porteur de la balle.

Ensuite et/ou simultanément, il est nécessaire d’empêcher de construire la profondeur offensive avec un premier rideau en couverture (en relation avec la cellule de l’action de pointe). Enfin, une densification à l’approche du but défendu s’avère indispensable avec l’ensemble de l’équipe et le gardien de but. On parle bien de la dynamique des rideaux défensifs.

La circulation des défenseurs entre les rideaux du système défensif se fait nécessairement avec une « consommation » (joueurs mis hors de position) des défenseurs, qui s’opposent effectivement au mouvement offensif adverse. La conséquence de cette mouvance défensive entraîne l’indispensable suppléance, des éléments défensifs momentanément hors d’action (Gréhaigne, & Godbout, 2021).

Enfin, on constate qu’en définitive par rapport à l’éventualité d’une perte du ballon au moins deux joueurs en réserve doivent être disponibles pour défendre si besoin est, voire pour mettre en place immédiatement un contre pressing lors d’une perte de balle.

Dans notre esprit, un avantage automatique n’est pas attaché au fait qu’une équipe soit en possession du ballon. Une équipe peut avoir la balle et être renvoyée, par une défense agressive, systématiquement à un jeu à la périphérie ou à une circulation de la balle à l’arrière de l’espace de jeu effectif. En conséquence, la possibilité systématique d’initiative du possesseur de balle ne va pas toujours de soi.

Par son dynamisme, la défense peut chercher à priver l’attaque d’initiatives. La mise en œuvre de ce choix tactique suppose du mouvement, de l’agressivité et de la résolution. Elle suppose aussi une très bonne organisation afin que le pressing haut puisse être exploité quand les joueurs en défense récupèrent la balle. Dans la défensive, l’aspect statique est constitué par la distribution des joueurs entre les différents rideaux défensifs. L’aspect dynamique est plus compliqué dans le football moderne.

« Un avantage automatique n’est pas attaché au fait qu’une équipe soit en possession du ballon. Une équipe peut avoir la balle et être renvoyée, par une défense agressive, systématiquement à un jeu à la périphérie ou à une circulation de la balle à l’arrière de l’espace de jeu effectif. »

L’étude du jeu actuel montre souvent un rideau défensif au front du ballon protégé par un dispositif étagé sur le terrain, avec un gardien de but comme rideau transversal profond. Cela constitue l’organisation défensive la plus courante. Mais, on peut se retrouver avec un seul rideau de défenseurs adossé à sa ligne de but. À l’opposé, on retrouve une forme particulière de la défense de zone, la défense en ligne avec toute une zone libérée dans le demi-terrain défensif du fait de la règle du hors-jeu.

En défense au football, il faut donc combiner des rideaux étagés dans la profondeur tout en tenant la largeur du terrain et en tenant compte de l’étirement ou de la densité de l’ensemble des joueurs. La reconstitution des rideaux constitue un élément incontournable de la matrice défensive. Les joueurs « consommés » (joueur en retard par rapport au déroulement du jeu) doivent faire l’effort de se replacer et venir alimenter à nouveau la réserve axiale ou se repositionner entre le porteur de balle et la cible.

La réalimentation des rideaux ainsi que la couverture défensive axiale constitueront des éléments forts de la complexification de la matrice défensive.

Dans la zone de vérité défensive, il n’existe souvent plus qu’un seul rideau un peu étagé, constituant un bloc compact laissant peu d’espaces libres. Une organisation ou une réorganisation ponctuelle des rideaux, en relation avec différentes configurations du jeu particulières, obéissent à des lois de composition internes.

En effet, du fait de la nécessaire recomposition des rideaux, les rôles de premier, deuxième et troisième rideau sont liés aux principes respectifs qui suivent. Dans ce 1 x 1 (infrasystème), il est primordial de ne pas être éliminé, d’empêcher la pénétration du ballon ou du joueur dans son espace arrière (centre, tir et on doit boucher le couloir de jeu direct). Il est donc impératif de gagner du temps pour permettre le replacement des partenaires et réduire les possibilités d’action du porteur de balle (recul-frein).

Ensuite et/ou simultanément, il faut empêcher l’attaquant de jouer dans la profondeur, avec un premier rideau en couverture (en relation avec la configuration de la cellule de l’action de pointe), en orientant le jeu vers les couloirs d’aile, en utilisant éventuellement la loi du hors-jeu, puis en assurant une densification à l’approche du but défendu avec l’ensemble de l’équipe. Tout en sachant que le gardien de but couvre l’ensemble du dispositif et constitue le dernier rempart. On parle bien de la dynamique des rideaux défensifs.

7. Assurer une sécurité défensive

7.1 Dans la cellule de l’action de pointe

La première ligne de défense se situe dans cette cellule assurant ou non la récupération du ballon. Dans cette trame dynamique de transformation du jeu (Gréhaigne, 2021), la cellule de l’action de pointe comprenant quelques attaquants et défenseurs est le plus souvent située au cœur de la défense adverse, en étant positionnée au front du ballon. Si le porteur de balle arrive à mettre le trouble dans la défense adverse en éliminant son adversaire direct ou en attirant plusieurs défenseurs, cela profitera à l’attaque.

L’action défensive dans la cellule de l’action de pointe permet ainsi de gagner du temps tout en retardant la progression du ballon ou en tentant de regagner la possession de celui-ci.

 

L’équilibre peut basculer soit avec une faute de l’attaque à la suite d’un pressing qui les a forcés à commettre des erreurs, soit par le fait d’une supériorité effective des défenseurs qui ne laissent que peu de temps et peu d’espace dans le rapport de forces en cours. Aussi, pour la défense, un ou deux joueurs en barrage qui flottent éventuellement avec un autre défenseur un peu en retrait garantissant une couverture semblent une organisation minimale.

7.2 La couverture proche

Cette couverture proche se traduit concrètement par l’existence d’une réserve de joueurs dans le mouvement d’attaque, d’où l’appellation de « couverture proche ». Le dispositif défensif collectif est donc bâti sur un principe de distribution instantanée constante des 10 joueurs entre une réserve axiale, une couverture proche et un rideau R1 au front du ballon.

Distribution instantanée constante : nous utilisons intentionnellement, côte à côte, le mot instantané (qui ne dure qu’un instant) et le mot constante (qui ne change pas), pour traduire le fait que d’un instant à l’autre, les joueurs engagés dans les rideaux changent, les joueurs dans la couverture axiale changent, selon le principe de circulation qui répond à la « mouvance » ininterrompue du mouvement général.

Si R1 est dépassé, ces joueurs peuvent les premiers venir reconstituer le nouveau dispositif parce qu’étant à faible distance de l’action de pointe et en définitive disponibles par rapport au premier dispositif, en réserve dans la couverture axiale. Celle-ci est donc constituée de joueurs de R2 et de joueurs protégeant la profondeur provenant de la réserve proche (une partie de R2).

Si le mouvement se poursuit avec la mouvance du jeu il y a passage de joueurs de la couverture proche dans le mouvement et en même temps la venue de joueurs consommés par le mouvement dans la nouvelle couverture proche.

7.3 La réserve axiale ou la couverture profonde

Dans ce contexte, il est ainsi déterminant que tout joueur soit capable d’estimer le devenir de la répartition réelle des joueurs capables d’intervenir dans l’environnement proche, c’est-à-dire l’effectif réel des acteurs possibles, à l’exclusion de ceux déjà consommés ou hors de position. La réserve défensive répond, alors, au « principe de suppléance continue » du fait de la mise hors de position continuelle de défenseurs au cours du déroulement de l’attaque.

Cette couverture axiale est primordiale car elle empêche le plus souvent les stratégies visant à pénétrer le système défensif dans le couloir central. Elle tend à renvoyer l’attaque à la périphérie, l’obligeant ainsi à se contenter d’une tentative de réalisation différée. Enfin, le gardien de but est toujours en réserve dans l’axe profond.

La rapidité d’évolution  (le changement incessant) des situations oblige à disposer à chaque instant d’une réserve, afin que des joueurs puissent toujours intervenir dans l’action en cours avec le minimum de chemin à faire. Cela suppose de se porter rapidement vers un espace actuellement menacé pour alimenter les rideaux défensifs.

La réserve offensive, le plus souvent constituée par les partenaires en soutien, est très utile dans la mesure où les partenaires dans la profondeur (en appui) ou à hauteur sont fréquemment dans le triangle d’interception des défenseurs, donc inatteignables.

Avec un jeu à la périphérie, qui a toutes les chances de se terminer par un centre en retrait, le « rentré décalé ou en retard » des partenaires du porteur de balle devient décisif pour une bonne exploitation de cet enchaînement de jeu. Une réserve préventive en cas de perte de balle peut aussi être mise en place.

En défensive, chaque joueur peut se retrouver mis passagèrement « hors de position » par le mouvement du jeu, mais il doit revenir le plus vite possible en réserve, afin de se réincorporer au mouvement défensif en cours. Dans l’offensive, tout joueur momentanément en réserve de l’attaque doit être prêt à s’incorporer à nouveau aux configurations au front du ballon. Néanmoins, il peut rester en couverture afin de constituer le premier rempart du rideau défensif à mettre en place très tôt pour contrer l’éventuelle contre-attaque adverse ou tenter de reprendre la possession du ballon.

Il apparaît justifié de concevoir une organisation propre de cette réserve qui réponde aux demandes du jeu avec le maximum de souplesse tout en exigeant le minimum de déplacement afin d’être efficace pour rapidement contrer l’éventualité d’une contre-attaque d’où la nécessité d’une réserve axiale. Laquelle, tout en se situant à distance raisonnable du mouvement en cours, garde suffisamment de « réserve », c’est-à-dire en profondeur, pour répondre aux deux éventualités :

            – celle de pouvoir se trouver à la tombée du ballon lors d’une passe longue ;

            – celle de pouvoir avancer ou de très peu reculer pour reconstituer un dispositif défensif en cas de nécessité.

Cette double mission entraîne aussi, pour la couverture proche de l’attaque, une organisation avec plusieurs niveaux : un niveau avancé, un niveau profond, et un niveau médian complémentaire des 2 autres.

7.4 Le contre-pressing

Même si le football total est considéré comme une approche révolue actuellement, l’usage du pressing haut et la polyvalence des joueurs demeurent des données intangibles du football moderne. Habillé avec des habits neufs, il est devenu le contre-pressing redécouvert par Klopp.

 

L’idée part d’un constat simple : il est plus facile de se créer une occasion lorsque l’adversaire n’est pas encore réorganisé pour défendre. Le meilleur moment pour récupérer le ballon, c’est juste après l’avoir perdu. En effet, les adversaires pensent à développer la contre-attaque et ils viennent de dépenser beaucoup d’énergie pour récupérer la balle. Ces deux éléments rendent la cellule de l’action pointe vulnérable.

Dès lors, le contre-pressing consiste à presser l’adversaire de manière très agressive dès la perte du ballon. L’objectif est de récupérer la balle le plus vite possible et profiter du flottement chez les joueurs adverses qui préparaient une phase d’attaque. Si le contre-pressing fonctionne, le chemin pour arriver au but est très court : la contre-attaque devient éclair.

 

Même si cette notion renvoie d’abord au jeu sans ballon, elle va généralement de pair avec un jeu tourné vers l’offensive. En effet, pour que le contre-pressing soit efficace, il faut que les joueurs de l’équipe qui veut récupérer le ballon soient proches du ballon, en nombre suffisant et proche de la cellule de l’action de pointe.

 

Ainsi avec un pressing haut, l’attaque devenue défense se positionne dans la moitié adverse pour empêcher la construction du jeu par leur adversaire. Pour le contre-pressing, il s’agit d’essayer de récupérer très vite le ballon dans la moitié adverse. La différence entre les deux est que dans le pressing haut, les joueurs montent haut sur le terrain pour chercher l’adversaire, alors que dans le contre-pressing ils y sont déjà.

Pour qu’il soit efficace, le contre-pressing doit être bien fait, avec plusieurs joueurs de la couverture proche coordonnant bien leurs mouvements pour freiner le jeu et fermer les angles de passes afin de provoquer une perte de balle.

8. La matrice tactique de l’exécution gestuelle

Pour mettre en œuvre les divers éléments exposés, la « matrice tactique de l’exécution gestuelle » est la condition d’une technique « ouverte » au service du jeu. L’exigence d’adaptabilité, parvenue à ce niveau d’analyse de l’action, passe du niveau « tactique » à une nécessaire mise en relation des « objets de la technique ».

Pourquoi les objets de la technique ? Eh bien, il nous semble dans une première approche qu’il convient, dans les sports collectifs, de prendre en compte les objets techniques dans leur complexité, c’est-à-dire de cumuler les manières de faire, les ficelles du métier, les savoir-faire du moment, les compétences motrices qui définissent concrètement les contenus de la pratique (Gréhaigne, 2016).

 

Une bonne exécution gestuelle permettra la réussite de l’action en cours. On soulignera l’importance décisive, à partir d’un certain niveau de jeu, de la qualité gestuelle ouverte. Ainsi conçue, cette « matrice tactique » de l’exécution gestuelle met en avant une logique de coordination. On parlera d’ailleurs, « d’enchaînement de gestes » avant d’en venir à chaque geste particulier isolé.

Dans un sport collectif donné, la matrice tactique de l’exécution gestuelle met en interrelation les aspects tactiques, techniques et le capital énergétique du joueur, en vue de faire face à un problème précis posé par les configurations du jeu, auxquelles peuvent s’ajouter des aspects stratégiques.

Cette matrice tactique (Figure 4) se construit avec le temps, en intégrant de plus en plus d’éléments traités au niveau de la commande consciente mais aussi, le plus souvent, en tâche de fond de façon non consciente afin de libérer au maximum le canal cognitif pour d’autres tâches. Ici, la cognition est envisagée comme l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, la prise de décision, la perception ou l’attention, etc.

 

Il faut ajouter que la malléabilité de ces éléments, dans la construction et l’évolution d’une « matrice tactique » de l’exécution gestuelle, est la condition sine qua non de ressources gestuelles ouvertes :

            – favorisant la réalisation du maximum de réponses au fil du déroulement du jeu, facilitant l’exécution rapide et efficace d’une décision imposée par le rapport de forces momentané ;

            – capable de se renouveler et d’évoluer tout au long de la vie physique du joueur ou de la joueuse, la façon de jouer se modifiant avec l’âge.

– autorisant une technique dynamique en mouvement.

Figure 4. Éléments constitutifs de la matrice tactique de l’exécution gestuelle (Gréhaigne, 2016).

Dans ce contexte, la notion de tactique individuelle nous semble un concept plus proche de la réalité. La tactique individuelle recouvre l’ensemble des gestes, postures et connaissances permettant une utilisation optimale du ballon dans le jeu au profit de son équipe.

Comme l’affirmait déjà Teodorescu (1965, p. 5), à côté de la tactique collective, il y a une tactique individuelle dénommée improprement par certains spécialistes « technique individuelle » car la technique sportive ne peut être qu’individuelle et personnelle. Elle possède comme fondement la connaissance des procédés spécifiques à chaque sport collectif concernant la manœuvre du ballon, ainsi que des déplacements sans ballon. La tactique individuelle suppose l’intervention des opérations cognitives dans l’utilisation des procédés techniques connus par les joueurs. Elle rassemble les réalisations gestuelles concernant l’utilisation du ballon mais aussi celles qui correspondent aux différents types de déplacements en attaque et en défense et des placements, positionnements du corps en mouvement.

12. Conclusion

Le jeu sans ballon représente la majorité de l’activité du joueur de sport collectif car le temps de possession effective pour chacun est extrêmement faible. Les équipes techniquement fortes et physiquement préparées ont intérêt à chercher à conduire le jeu en conservant la balle pour la confisquer à l’adversaire. Tenir le ballon permet de tenir un score lorsque l’équipe mène mais également de choisir le rythme de jeu. Cette façon de jouer est également plus plaisante pour les joueurs qui préfèrent courir quand l’équipe a le ballon plutôt que de courir après une hypothétique récupération.

Dans ce cas, l’accent est toujours mis sur « l’efficacité pratique » en un mot la recherche du succès et de la réussite dans le domaine concret de l’action et il est évident que cette efficacité pratique doit être souple et déliée dans la mesure où elle est confrontée à des situations constamment changeantes.

Cette liberté permet de souligner que la non-application stricte et mécanique des schémas de jeu ou de consignes techniques préalablement établis selon une logique technico-tactique rationnelle peut être bénéfique et il semble que ce type de disponibilité chez les joueurs favorise l’efficacité dans le jeu. En effet, aucun joueur ne se contente d’appliquer les consignes en termes de jeu ou de stratégies qui lui sont prodiguées. Il cherche toujours à les adapter à la situation singulière à laquelle il est confronté.

Cette activité authentique des joueurs en situation d’opposition, si elle était mieux prise en compte, pourrait aussi permettre une meilleure organisation du jeu en relation avec un rendement amélioré au niveau du résultat des matchs (Robert, 1985). Dans ce contexte, la nécessaire pérennité du groupe devient évidente afin de faciliter la construction et l’établissement de réseaux de relations stables, qui aideront l’ensemble des acteurs à prendre l’habitude de décoder les configurations du jeu de façon similaire.

Enfin dans de prochains articles, nous aurons, sans doute, l’occasion de développer ces concepts avec leur complexification où le progrès technique autorise la complexification avec la croissance en subtilité et en finesse, de l’intelligence tactique.

Les auteurs remercient Alilou Issa pour sa relecture d’une première version de cet article.

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