Rapports d’opposition et dynamique au cœur de l’analyse du jeu en football

Proposition théorique de © Jean-Francis Gréhaigne, professeur des Universités honoraire en STAPS de l’Université Bourgogne Franche-Comté

Concernant les sports collectifs, on parle classiquement de jeu où la coopération dans une équipe est gage de succès. C’est oublier un peu vite que dans une rencontre de football équilibrée – c’est-à-dire de l’égalité des chances à l’inégalité du résultat (Jeu, 1977) – les rapports d’opposition sont premiers au regard des aspects de coopération. Par ailleurs, la mise à disposition d’un projectile unique organise une véritable contradiction dans la mesure où si une équipe est en possession du ballon, l’autre en est privée.

Dans ce contexte, la notion de dynamique souligne que les configurations du jeu qui favorisent l’efficacité sont capables de stocker de l’énergie, faisant, ainsi, preuve de flexibilité et de variabilité pour répondre, à tout moment, aux événements prévus ou émergents. Une perte d’efficacité dans l’affrontement est souvent liée à des actions plus désordonnées ou à des retards préjudiciables.

La trame dynamique de transformation que constitue un match de football doit, alors, être appréhendée comme un système complexe non linéaire « chaotique » où l’opposition représente la pierre angulaire de toute analyse. Dans le langage usuel, le mot chaos est fortement relié à la notion de désordre. Le chaos peut qualifier aussi bien un agencement spatial d’une situation collective qu’individuelle.

« La trame dynamique de transformation que constitue un match de football doit, alors, être appréhendée comme un système complexe non linéaire « chaotique » où l’opposition représente la pierre angulaire de toute analyse. »

En science, le chaos est l’art de former du complexe à partir du simple. Dans ce domaine, l’expression de chaos s’est ainsi appliquée à tout phénomène ne semblant obéir à aucune loi et étant donc, de ce fait, impossible à prévoir. Longtemps, les adjectifs « chaotique » et « aléatoire » sont restés synonymes. Cependant aujourd’hui le terme de chaos se rapporte à une classe de phénomènes bien définis où l’imprédictibilité est certes présente mais où il existe néanmoins un ordre sous-jacent.

Certes, un système chaotique est imprévisible, en revanche il peut parfois être décrit par des notions simples et déterministes. Le lien entre ces deux notions paradoxales, déterminisme et imprévisibilité, est la propriété de se sensibiliser aux conditions initiales même si deux conditions initiales semblables peuvent conduire à des états très différents du système. Cette propriété est la principale caractéristique des systèmes chaotiques. La circulation du ballon et des joueurs constituent une illustration de ce type de conception.

La phase-mère du jeu est le lieu d’apparition des déséquilibres à l’origine des attaques, le lieu où l’affrontement pour la récupération du ballon est le plus courant. À partir d’une même « phase mère » du jeu, les configurations du jeu peuvent s’enchaîner de façon très variée même si l’emplacement et la forme de récupération peuvent donner une tonalité particulière à une contre-attaque. Les variations et la variabilité conduisent à une interactivité dynamique dans le jeu car toutes les composantes sont stimulées par les échanges entre les différents niveaux de l’action de jeu. Cette action doit s’adapter à la succession des décisions prises au cours d’une situation qui évolue et qui se transforme précisément à partir de ces décisions successives.

Le football est bien un sport tactiquement sophistiqué qui nécessite une compréhension des processus cognitifs qui accompagne les joueurs lors de l’exécution d’actions dynamiques. La théorie des systèmes dynamiques est un cadre interdisciplinaire, utilisé pour étudier les processus de coordination dans les systèmes physiques, biologiques et sociaux, qui a un potentiel considérable pour l’étude des jeux de ballon en équipe, y compris les différents codes du football (Davids, Araújo, & Shuttleworth, 2005).

« Le football est bien un sport tactiquement sophistiqué qui nécessite une compréhension des processus cognitifs qui accompagnent les joueurs lors de l’exécution d’actions dynamiques. »

Dans cet article, la complexité sera caractérisée par la mise en relation de la variété, de la redondance, du sens et de la signification des informations et non pas comme la simple quantité d’informations (Gréhaigne, Bouthier, & David, 1997). D’ailleurs Atlan (1979), définit la complexité, de façon paradoxale, comme étant l’information que l’on ne possède pas sur l’état d’un système. En football, ce qui est le plus caractéristique de la complexité, c’est la transformation des configurations momentanées et le fait qu’elles s’engendrent l’une l’autre. Le temps avec la durée de l’attaque et les vitesses respectives des joueurs imposent inexorablement des transformations.

Parler de système dynamique non linéaire signifie qu’on va s’intéresser à des éléments en interactions, pris dans leur ensemble ainsi qu’à leurs caractéristiques. L’étude de ces systèmes dynamiques a pour objet de décrire les transformations dans le temps de l’état des systèmes en fonction des causes de ces changements surtout si celles-ci reposent sur les interactions entre les joueurs (Sève, 2005). Non-linéaire signifie que les interactions entre les joueurs et le ballon qui composent le système et qui sont donc les causes des transformations ne relèvent pas a priori d’une causalité simple : une cause, un effet mais sans doute de la rencontre de séries causales plus ou moins indépendantes. Un premier exemple de système dynamique peut être illustré à l’aide des configurations momentanées du jeu.

Configuration momentanée du jeu

Une configuration momentanée du jeu est le schéma formé par la localisation spatiale relative des joueurs des deux équipes sur le terrain ainsi que l’emplacement du ballon à un instant précis. Avec les configurations du jeu, un des objectifs sera la description d’états plus ou moins stationnaires du rapport d’opposition. Ce sont des configurations du jeu qui, très temporairement, n’évoluent plus avec le temps.

On peut penser que certains de ces points fixes sont attractifs, ce qui signifie que le système a une bonne chance de converger vers cet état d’équilibre. De même, on s’intéressera aux aspects périodiques, c’est-à-dire aux états du système qui se répètent au bout d’un certain temps. Les configurations prototypiques en sont un exemple particulièrement probant (Caty, Meunier, & Gréhaigne, 2007 ; Gréhaigne, Caty, & Marle, 2014).

« Une configuration momentanée du jeu est le schéma formé par la localisation spatiale relative des joueurs des deux équipes sur le terrain ainsi que l’emplacement du ballon à un instant précis. »

Dans l’analyse des configurations momentanées du jeu, l’opposition, la continuité et la réversibilité sont trois concepts qui s’avèrent essentiels. L’opposition renvoie à l’affrontement dans un système dynamique spatialement défini par une aire de jeu et un temps limité dans un match où deux sous-systèmes s’affrontent avec des intérêts et des buts opposés.

La continuité du jeu et le jeu en mouvement engendrent du désordre provoquant des désorganisations qui tendent à être compensées tant que la défense peut s’adapter. Bien souvent, ce désordre est un désordre apparent où l’on a toutes les raisons de supposer qu’il existe une forme d’ordre caché à qui sait la décoder.

De ce point de vue, les configurations prototypiques sont des configurations du jeu que l’on retrouve périodiquement et qui sont stables temporairement. Elles représentent un modèle original, archétype d’un modèle qui se reproduit périodiquement (Gréhaigne, 2007 ; Zerai, 2011). La connaissance de ces configurations, en tant que ressources disponibles, permet aux joueurs de construire des connaissances par catégorisation de formes, de classes de propriétés d’objets et, enfin, de relations temporelles entre les éléments du jeu.

Ainsi, les joueurs d’expérience possèdent des bases de connaissances organisées sous la forme de configurations prototypiques stockées en mémoire à long terme. Celles-ci seraient activées automatiquement par le percept [1] et faciliteraient les opérations cognitives impliquées dans le traitement des informations.

« Dans l’analyse des configurations momentanées du jeu, l’opposition, la continuité et la réversibilité sont trois concepts qui s’avèrent essentiels »

L’objectif de chacune de ces actions offensives est bien de provoquer et d’exploiter un déséquilibre du dispositif adverse, de créer l’effet de surprise, l’imprévisible, afin de marquer un but. Les attaquants doivent s’efforcer de prendre de vitesse la reconstitution par l’équipe opposée d’un équilibre défensif ou d’amener le barrage adverse dans une position critique et ainsi rompre l’équilibre à leur avantage.

Enfin, concernant la réversibilité, quand la perturbation n’a pas pu être régulée par les attaquants, cela entraîne la perte de la balle et le passage en défense pour tenter de contrer la contre-attaque avec un bon repli défensif, ce dernier tentant de réinstaurer un état d’équilibre dans le rapport de forces. Tous ces phénomènes produisent des déformations qui résultent d’un système doté d’une grande flexibilité mettant en avant l’élasticité du jeu et de son organisation.

[1] Information sensorielle, constituée d’un ensemble d’informations sélectionnées et structurées en fonction d’expériences antérieures et qui sont le résultat de l’acte de perception.

Élasticité

Le modèle dynamique en football fonctionne dans un espace fini, le terrain, ce qui restreint le champ d’expansion. Une des propriétés de l’affrontement est de présenter une certaine élasticité. Dans le jeu, ce système élastique est traversé par une succession de contractions et d’expansions. Pour les joueurs, il est nécessaire de stabiliser des états d’équilibre précaires donnant un peu de temps pour décider alors qu’une tension est appliquée au système attaque / défense.

L’élasticité avec son énergie potentielle ouvre de nouvelles opportunités pour l’optimisation du jeu en permettant, à l’aide des processus cognitifs, de nouvelles transformations qui ne peuvent pas être appliquées aux systèmes trop rigides. Les systèmes élastiques fournissent une certaine tolérance aux retards dans les communications et les décisions.

« Pour les joueurs, il est nécessaire de stabiliser des états d’équilibre précaires donnant un peu de temps pour décider alors qu’une tension est appliquée au système attaque / défense. »

L’énergie élastique dans une configuration du jeu est constituée par une énergie statique (la position des joueurs) et une énergie dynamique (le mouvement en cours). Au cours du temps, cette énergie évolue principalement avec la variation des déplacements et des distances entre les joueurs. Le comportement d’un système défensif, quand il a été dévié d’une position d’équilibre par une perturbation, est une indication de la stabilité ou de l’instabilité du rapport d’opposition. Si le système défensif dévie de l’équilibre puis retourne rapidement à sa position initiale après que le facteur qui a causé la déviation a été supprimé, on peut considérer que l’équilibre est stable. Si la déviation ne disparaît pas, mais continue à augmenter, l’équilibre est instable et l’attaque est, temporairement, dans une configuration favorable.

La contraction ou l’expansion sous laquelle l’équilibre stable devient instable est appelée la charge critique pour le système. Si celle-ci persiste, la défense demeure dans une position critique. En effet, un barrage de joueurs, continu et pas trop étiré dans la largeur et la profondeur, semble une position correcte pour la défense. La stabilité d’un système élastique est donc la propriété de ce système à dévier peu d’une position d’équilibre. L’établissement d’un répertoire d’états critiques constitue le problème principal de l’étude de la stabilité de systèmes défense / attaque afin de décrire le mieux possible les affrontements auxquels les joueurs risquent d’être confrontés pour les rendre intelligibles et prévisibles.

« La stabilité d’un système élastique est donc la propriété de ce système à dévier peu d’une position d’équilibre. »

En mécanique, un exemple d’élastique générique peut être illustré par un ressort enroulé. Mais, dans le cas d’une configuration du jeu, l’élasticité n’est pas purement mécanique car les joueurs prennent des décisions qui peuvent perturber la contraction et l’expansion du système attaque / défense. Le mouvement des joueurs et du ballon produit des facteurs de déséquilibre et ici, il faut aussi intégrer l’intentionnalité des joueurs qui « jouent » le jeu et du jeu.

Cela signifie, en particulier, que dans la résolution des contextes évolutifs où les décisions prédominent ceux-ci doivent intégrer les variations possibles d’intentionnalité des joueurs, par exemple, le choix de « pénétrer », « contourner » ou « jouer par-dessus » pour les attaquants. Ces facteurs entraînent des fluctuations, des écarts, des déformations de la forme géométrique instantanée de la configuration du jeu. Cette élasticité peut, aussi, concerner le ballon, en fonction de la quantité d’énergie mise en œuvre pour le propulser, cela induira un déplacement plus ou moins important de la balle.

Il est à noter que l’expression de stabilité des systèmes déformables est parfois utilisée en sport collectif. Le plus souvent, elle renvoie aux schémas tactiques qui sont des dispositifs établis à l’avance dans lesquels les joueurs et le ballon circulent et agissent de façon stéréotypée, conformément aux indications répétées à l’entraînement. Dans le jeu, le concept de stabilité de systèmes élastiques est étroitement connecté avec le concept de mouvement. Dans un match, les réseaux de forces ne sont ni neutres ni homogènes.

Le jeu est un champ de forces fait d’équilibres et de déséquilibres momentanés où la volonté́ d’aller de l’avant est contrebalancée par la crainte de perdre le contrôle du ballon. Cette tension est au cœur de la dynamique du jeu (Gréhaigne & Dietsch, 2015). L’énergie potentielle élastique produit donc des forces qui traversent et déforment la configuration momentanée du jeu faisant ainsi évoluer celui-ci de façon variée. Les rapports d’opposition possèdent bien la faculté de se stabiliser avec le jeu des forces qui s’y répartissent et s’y équilibrent. La trame dynamique de transformation que constitue le jeu est donc assurée, le plus souvent, non par la résistance de chacun de ses constituants, mais par la répartition et l’équilibre des contraintes dans la totalité de l’affrontement.

Toutefois, certaines configurations reviennent périodiquement.

Mouvement et états

Le concept d’état dynamique (Gréhaigne, 2009) permet de mieux comprendre comment, à un instant donné, les joueurs sont en déplacement. Ils occupent une position mais cette position est en train d’évoluer car chacun possède une vitesse instantanée différente. Ainsi, l’évolution de la dynamique du système peut alors se modéliser en concevant une évolution discontinue dans le temps. Il est à noter qu’en fonction des règles primaires du sport collectif concerné, les degrés de liberté du système sont dissemblables.

L’expression degré de liberté recouvre, ici, une notion indiquant la possibilité pour le système d’évoluer dans une direction en partie contrainte à son évolution spontanée.
 L’analyse de la dynamique du jeu permet non seulement de percevoir les facteurs contribuant à réguler le jeu mais aussi d’appréhender différents niveaux de régulation et leur interdépendance. Elle conduit également à bien replacer l’activité du joueur et / ou du groupe dans un contexte plus global qui lui donne sa signification. En effet, l’ajustement à la réalité du moment est un processus qui se développe à deux niveaux de façon indissociable :

  • un processus interne qui concerne l’équipe avec l’organisation ou la réorganisation voire l’auto-organisation des actions en vue d’installer ou de rétablir une cohérence des réponses du joueur et / ou du groupe de joueurs face à la configuration momentanée en cours ;
  • un processus externe qui intègre l’ensemble de ces réponses voire de ces décisions à un ensemble plus vaste représenté par les rapports d’opposition dans l’affrontement instantané des deux équipes.

Il apparaît bien qu’il y a entre la représentation mentale du jeu et les opérations mentales, un processus illimité de transformation réciproque que le joueur utilise pour agir en relation avec les effets obtenus dans la réalité du jeu.

« Dans les situations d’opposition, les rapports de vitesse entre les joueurs aboutissent à ce que des états spatialement non homogènes soient néanmoins compensés et stabilisés. »

Dans le jeu en mouvement, une apparence de désordre renvoie souvent à une homogénéité particulière autre que la simple distribution spatiale des joueurs sur le terrain. Dans les situations d’opposition, les rapports de vitesse entre les joueurs aboutissent à ce que des états spatialement non homogènes soient néanmoins compensés et stabilisés.

Cela veut dire que ces états apparaîtraient comme homogènes à un observateur qui serait capable de décoder l’ensemble des vitesses respectives des joueurs tandis qu’une observation classique mettrait seulement en évidence des aspects structurés par des positions et des formes géométriques en déséquilibre. Par analogie avec les concepts utilisés par le physicien Planck (1941), une telle distribution dynamique constitue ce que nous avons appelé un état dynamique ou une « complexion » du jeu qui en souligne les évolutions et les déformations.

Perturbation

Bien que les capacités cognitives des joueurs soient en alerte sur un terrain, ceux-ci peuvent faire des choix très irrationnels. Parfois, le système « match » et ses configurations du jeu sont perturbés par la survenue d’une situation inattendue, d’une décision inopinée qui renvoie à la notion d’émergence.

Pour Walliser (2006), les phénomènes émergents sont des phénomènes imprévisibles, voire inexpliqués, qui prennent la forme de régularités, de structures relationnelles ou même d’entités originales. Cette émergence traduit souvent un phénomène non attendu qui entraîne une perturbation plus ou moins profonde du système. L’émergence constitue pour le système une sorte de bifurcation, c’est-à-dire un évènement ponctuel faisant évoluer l’affrontement. Devant un tel phénomène, les joueurs restent les mêmes mais l’organisation temporelle du jeu est différente avant et après la bifurcation.

« Cette émergence traduit souvent un phénomène non attendu qui entraîne une perturbation plus ou moins profonde du système. L’émergence constitue pour le système une sorte de bifurcation, c’est-à-dire un évènement ponctuel faisant évoluer l’affrontement »

Dans le jeu en mouvement, avec une circulation du ballon ordonnée, la perte de la balle pour les uns et la récupération du ballon pour les autres constituent des phénomènes émergents fondamentaux dans le football actuel. Ces phénomènes émergents acquièrent une dimension nouvelle au niveau des joueurs dans la mesure où ces derniers peuvent prendre conscience des régularités qu’ils contribuent à créer. Dans une perspective spontanée, les joueurs agissent de façon non consciente par rapport au processus d’émergence, mais ils peuvent néanmoins reconnaître le résultat collectif provenant de leurs actions et y réagir.

Dans une perspective constructiviste, les joueurs reconnaissent la réalité du processus qui conduit à un phénomène émergent et peuvent ainsi participer à sa régulation voire à sa construction. Finalement, selon le degré de réflexivité qui est attribué aux joueurs, deux modalités d’émergence sont distinguées. L’«émergence spontanée» suppose que les joueurs interagissent de façon purement causale alors que l’ «émergence réflexive» suppose que les joueurs prennent conscience de certains aspects du phénomène émergent.

L’autoadaptation qui peut être considérée comme l’aptitude d’un système à modifier ses paramètres de manière que son fonctionnement demeure satisfaisant en dépit des variations de son environnement, joue alors un rôle important. Dans l’autoadaptation en jeu, les deux principaux objectifs visent à garantir la continuité du jeu et maintenir une qualité des déplacements des joueurs pour répondre aux tâches de chacun. Comment ? En optimisant le déploiement des joueurs en fonction des éléments du contexte et, pour celui à qui profite l’émergence, en exploitant rapidement les ressources disponibles pour marquer car le temps est compté. Le dialogue entre action prédéfinie vs action émergente et jeu statique vs jeu dynamique devient, ici, premier.

Le jeu n’est pas une chose amorphe que l’on devrait animer. Le jeu est création permanente du fait des rapports d’opposition qui apportent sans cesse fluctuation et évolution. Une de ses particularités réside dans sa capacité d’auto-organisation. Parfois, la notion d’auto-organisation est associée à la notion d’émergence. C’est un phénomène dit émergent lorsqu’on ne peut pas prédire son apparition au sein du système dans lequel il peut survenir et dont il dépend fondamentalement.

Pour nous, les configurations émergentes possèdent bien d’authentiques caractéristiques autonomes mais peuvent faire, parfois, l’objet de descriptions. Risque vs sécurité en relation avec avance ou retard sont, alors, des outils qui permettent de mieux apprécier la configuration momentanée du jeu en train d’évoluer.

« Le jeu n’est pas une chose amorphe que l’on devrait animer. Le jeu est création permanente du fait des rapports d’opposition qui apportent sans cesse fluctuation et évolution. »

Dans une rencontre, l’opposition génère de l’imprévu et renvoie à la nécessité constante de s’adapter aux contraintes issues de l’affrontement (Gréhaigne & Godbout, 2014). Une initiative va consister en l’action d’un joueur qui sait prendre rapidement la décision nécessaire et adaptée au contexte du jeu mais, aussi parfois, une initiative inattendue. Dans cette perspective, les décisions du porteur de balle sont particulièrement importantes pour la continuité ou la rupture du jeu et sa lecture par les partenaires.

Dans le cadre d’un référentiel commun, permettre, pour tous les participants d’une même équipe, le plein déploiement de l’initiative individuelle comprise par tous les partenaires représente la base même de l’efficacité en sport collectif. Ici, il n’y a donc pas opposition entre initiative individuelle et actions collectives. Cette initiative n’est pas isolée car elle peut être également une réponse à celle des adversaires et cette initiative se développe dans le temps en fonction de projets variés, voire contradictoires (Fernandez, 2002).

N’oublions pas que les tendances durables du jeu sont étayées par des règles secondaires (Almond, 1986) qui sont au cœur des rapports d’opposition et fondent les stratégies du football. Elles proviennent de l’expérience tactique et stratégique cumulée à partir du jeu et sont capables d’évoluer sans altérer les caractères essentiels de l’affrontement. Avec ce concept d’initiative, elles trouvent, ici, leur pleine expression.

Logique du jeu en football

Le problème fondamental des sports collectifs peut être ainsi énoncé : « dans un rapport d’opposition, il s’agit de coordonner les actions collectives afin de récupérer, conserver, faire progresser le ballon dans le but d’amener celui-ci dans la zone de marque et de marquer. À cet effet, le plus souvent il faut prendre de l’avance sur le replacement défensif, conserver cette avance et réussir la réalisation. » (Gréhaigne, 1989, p. 13).

L’objet de chacune des actions offensives est bien de provoquer et d’exploiter un déséquilibre du dispositif adverse, de créer l’effet de surprise, bref l’imprévisible, afin de marquer un but ou un point. Les attaquants doivent s’efforcer de prendre de vitesse la reconstitution par l’équipe opposée d’un équilibre défensif ou d’amener le barrage adverse dans une position critique et ainsi rompre l’équilibre à leur avantage (Mahlo, 1969 ; Marle, Pasteur & Voland, 1996).

« Dans un rapport d’opposition, il s’agit de coordonner les actions collectives afin de récupérer, conserver, faire progresser le ballon dans le but d’amener celui-ci dans la zone de marque et de marquer. À cet effet, le plus souvent il faut prendre de l’avance sur le replacement défensif, conserver cette avance et réussir la réalisation »

En football, comme dans tous les sports collectifs, il faut dans un premier temps emmener la balle dans la zone de marque pour espérer tirer au but. En football, les cibles sont aux extrémités d’un grand terrain (90m -120 m), d’où l’existence d’un jeu de transition d’un but à l’autre qui occupe plus de 95 % du temps réel de jeu. Ce jeu de transition se déroule essentiellement au milieu du terrain. À la fois lieu de récupération et de création, cette zone du milieu est l’endroit où la densité des joueurs est la plus importante dans les dispositifs de jeux modernes. C’est ici, le plus souvent, que se situent les points de rupture de l’état d’équilibre entre l’attaque et la défense permettant de prendre de l’avance sur le replacement défensif.

Dans un second temps, il faut insister sur les modalités de la marque. En football, comme dans tous les sports collectifs à espaces interpénétrés, de signes contraires et à cibles verticales (Jeu, 1977), la largeur effective du but « varie » en fonction de l’endroit, de l’angle d’où on la regarde et elle est encore diminuée par la surface d’intervention du gardien : ce phénomène renvoyant à la notion de taille apparente de la cible.

On considérera que la largeur maximale de la cible est égale à sept mètres dans l’axe du but (soit la largeur du but), alors qu’elle devient nulle sur la ligne de sortie de but. Il s’agit là d’une indication stratégique qui a pour les joueurs une grande importance. En fait, toute action qui tend à éloigner le ballon de l’axe du terrain vers la périphérie renvoie, le plus souvent, à une réalisation différée car il faut ramener le ballon vers l’axe du terrain.

A l’opposé, la dynamique défensive du jeu relève de logiques qu’il faut, aussi, apprendre à décoder. L’équipe peut choisir soit de défendre au front du ballon privilégiant la récupération du ballon soit de s’adosser à son but pour privilégier la défense de celui-ci. En football, l’étude du jeu actuel montre, souvent, un rideau défensif au front du ballon protégé par un dispositif étagé sur le terrain, soit en fonction du plan de jeu choisi, soit en conséquence d’un rapport de forces subi. La couverture défensive axiale et la réalimentation des rideaux constituent également des éléments importants de ce dispositif.

« En fait, toute action qui tend à éloigner le ballon de l’axe du terrain vers la périphérie renvoie, le plus souvent, à une réalisation différée car il faut ramener le ballon vers l’axe du terrain. »

Avec cet éclairage, la notion de pression est mise en relief : pression imposée à l’adversaire ou au contraire, pression subie de la part de cet adversaire. On conçoit immédiatement qu’elle est toujours présente aussi bien dans la réalité de l’opposition au niveau d’organisation « match » que dans celle de l’opposition entre « groupes partiels » antagonistes voire dans celle d’une opposition en « un contre un ».

Dans le jeu, il se peut, également, que le joueur ayant momentanément le ballon subisse une pression forte des opposants tandis que le reste de l’équipe ne la subit pas. Dans ces conditions et pour se libérer de la pression défensive, le joueur qui dégage effectue un coup de pied de défense. Inversement, un attaquant donnant un coup de pied long d’attaque pour amener le ballon en avant de l’Espace de Jeu Effectif (EJE) cherche à mettre ses adversaires sous pression.

Enfin, le jeu est constitué par une succession d’avancées et de reculs dans les zones de part et d’autre de la ligne médiane [zone de pré-vérité offensive (ZPVO) et zone de pré-vérité défensive (ZPVD)] dus aux déplacements du ballon et des joueurs en fonction des rapports d’opposition instantanés. Jouer dans l’axe ou à la périphérie ne signifie pas la même chose. L’axe central et l’espace de jeu direct (le « fameux entonnoir ») sont des espaces critiques pour la défense et des lieux favorables pour l’attaque.

Dynamique et dynamisme

Le football avec ses aspects d’auto-organisation et d’organisation, avec des joueurs pensant ou prenant des décisions subjectives (Mouchet, 2003) qui peuvent changer l’évolution du système, semble plutôt relever de systèmes de type « chaotique ».

Dynamique du jeu et des joueurs

Pour construire la logique de la dynamique de l’affrontement, il faut remonter jusqu’à l’origine des rapports qui unissent les différents éléments du jeu en une totalité organisée. Il est alors possible d’appréhender les unités contradictoires (équilibre / déséquilibre ; concentration / expansion, etc.), comme le rapport inhérent à la structure de deux contraires qui se nient mais, où dans le même temps, leur juxtaposition donne naissance à une entité (Éloi & Uhlrich, 2001).

Soumis à ces aspects dialectiques, les joueurs ont un comportement complexe mais ils semblent parfois errer au hasard et pas dans d’autres cas. Néanmoins, des attracteurs (une cible, un point d’équilibre, un espace libre ou une configuration prototypique) vers lesquels un système évolue de façon irréversible en l’absence de perturbation caractérisent ces systèmes qui semblent à la fois inclure des lois déterministes et des lois aléatoires, ce qui rend difficile toute prévision à long terme.

« Pour construire la logique de la dynamique de l’affrontement, il faut remonter jusqu’à l’origine des rapports qui unissent les différents éléments du jeu en une totalité organisée. »

Toutefois la théorie des systèmes dynamiques, quoique très convaincante du point de vue de la physique, ne peut cependant pas être considérée comme d’une portée générale, résolvant le problème des relations fondamentales entre dynamique et systèmes complexes en football. Deux équipes de sport collectif ne sont pas des groupes de particules fonctionnant dans le vide.

Il est clair qu’il ne suffit pas qu’un système soit composé d’un grand nombre de joueurs pour le voir tendre forcément vers des états d’équilibre. Néanmoins, il doit être possible de suivre l’évolution de l’état d’un système d’affrontement dans le temps car souvent ce système converge vers un état d’équilibre après quelques oscillations ; ce point d’équilibre appelé « attracteur » caractérise simplement un système atteignant un état « temporairement stable ».

En football, nous sommes donc confrontés à une succession d’états passagèrement stationnaires au gré des rapports d’opposition au fil du jeu et qui reviennent de façon ponctuelle périodiquement. C’est pourquoi nous préférons parler de la dynamique qu’installe le jeu en mouvement dans un système complexe plutôt que d’appliquer, de façon déductive, la théorie des systèmes dynamiques au jeu d’autant plus que ce système dit complexe le sera de moins en moins en fonction des informations que l’on peut ou pourra obtenir sur l’état du système et son évolution probable.
Dans le jeu, les réseaux de forces ne sont ni neutres ni homogènes. Le jeu est un champ de forces fait d’équilibres et de déséquilibres momentanés où la volonté d’aller de l’avant est contrebalancée par la crainte de perdre le contrôle du ballon. Cette tension est au cœur de la dynamique du jeu.

Figure 1. Exemple de modélisation de la dynamique en football (Gréhaigne & Godbout, 2013)

Plus il y a d’informations à traiter, plus il y a de déséquilibres potentiels. Effectivement, une perturbation provoque un éloignement de l’état d’équilibre. L’équipe doit alors développer des mécanismes qui tentent d’amortir cette perturbation pour revenir à une certaine stabilité. Avec ce mouvement, le système est confronté à la notion du temps et la notion de la phase, puisqu’il fonctionne, la plupart du temps, sur un régime stationnaire. Ces mécanismes peuvent conduire à des asymétries temporelles très prononcées, à des comportements spatio-temporels inattendus ou à l’apparition de comportements chaotiques.

Dans le football comme dans les sports collectifs, il existe aussi une autre forme de dynamique qui concerne les vicissitudes produites par l’affrontement et ses conséquences. Dans une équipe, le réseau de compétences constitue un système de relations voire de conflits qui peut être partiellement ou totalement hiérarchisé. Cette hiérarchisation fonctionnelle est fréquemment un moyen de répondre à la complexité de la gestion du vestiaire.

Dynamisme, chance et/ou spirale négative

À propos du jeu, une autre partie de la dynamique interne concerne des croyances souvent irrationnelles qui ont trait à l’influence, le pouvoir de certaines choses, de certains faits voire à la valeur heureuse ou funeste de certains signes. Dans les périodes de réussite, la dynamique, l’élan, l’envie et souvent la chance sont bien présents mais relèvent de thèmes peu maîtrisables. Ils sont au rendez-vous dans les moments d’euphorie et de réussite mais semblent vous avoir abandonné en période de doute et d’échec. Dans ces moments rien ne marche, on a parfois l’impression que le sort s’acharne sur certains joueurs. Pourtant la chance existe, en dehors de tout contrôle que l’on peut exercer sur un événement ou sur un résultat.

« Dans les périodes de réussite, la dynamique, l’élan, l’envie et souvent la chance sont bien présents mais relèvent de thèmes peu maîtrisables. »

Tour à tour favorables ou défavorables mais imprévisibles et livrées au hasard, la chance et une dynamique positive peuvent donner effectivement à des situations ou à des événements une issue profitable. Quand bien même elles ne seraient qu’une manière d’interpréter le hasard ou de poser un regard optimiste sur des phénomènes, croire en elles nous est nécessaire. Ainsi, la chance et la bonne fortune sont des concepts qui expriment une réussite dans une suite d’événements, améliorant ainsi une situation, sans que nécessairement il y ait de relations causales entre les faits de jeu et leur réalisation positive.

Par contre, pour un observateur éclairé, le sort d’une équipe qui vient de monter de division et qui perd un match 1 – 0 avec un but marqué dans les cinq dernières minutes ne relève pas de la chance ou de la malchance. « Pourtant, on a fait jeu égal », diront les protagonistes. Là n’est pas le problème car l’équipe, légèrement trop juste sur les plans tactiques et physiques, a usé et finalement épuisé ses chances, ses ressources tout au long de l’écoulement du temps.

À la fin, la dynamique n’y est plus et l’équipe perd « de peu ». Les entraîneurs, les joueurs et les psychologues du sport sont tous conscients que cette spirale négative se développe mais les remèdes pour la stopper prennent du temps. Alors, de nombreux joueurs commencent à analyser leurs erreurs et parfois se mettent à trop réfléchir à leur performance. Soucieux de ne pas faire d’autres erreurs, ils font plus d’efforts.

Dans les périodes de doute, la combinaison de trop penser et de travailler trop dur conduit invariablement à plus d’erreurs et ainsi la spirale se développe et, si continue de gagner en force, elle peut être très destructrice. À ce stade, il est important de comprendre qu’il y a deux parties impliquées dans le changement de chance et d’élan favorable : un des protagonistes voit son dynamisme se développer et l’autre perd le sien.

Cela soulève la question suivante : comment cette chance et cette dynamique se modifient-elles ? Faut-il attendre que l’adversaire fasse des erreurs et que sa chance l’abandonne ou peut-on générer et forcer la chance en sa faveur ? De tous les cas, il faut encourager les joueurs et les entraîneurs à comprendre ce concept de dynamique négative et, aussi, comment il a tendance à fonctionner.

« Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout résoudre dans l’instant que l’on ne peut pas avancer avec les autres »

Face à ces obstacles, il est important que les joueurs réalisent comment leur mode de préparation, de fonctionnement a changé quand ils ont été emportés par la frustration et une certaine malchance. Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout résoudre dans l’instant que l’on ne peut pas avancer avec les autres. Pour continuer à être motivé, il suffit fréquemment de regarder le chemin déjà parcouru afin de constater les progrès réalisés.

Conclusion

En évitant un parachutage trop hâtif, la théorie des systèmes dynamiques offre un cadre fécond pour améliorer l’analyse du jeu en football, l’interaction entre les joueurs et les équipes ainsi que des outils et méthodes pour gérer des données à haute exigence temporelle. Cet ensemble aide à appréhender, analyser, et expliquer l’opposition et l’utiliser comme source de progrès, tant en compréhension qu’en exécution.

Ainsi, il est possible de concevoir des situations d’entraînement qui, tout en permettant de faire jouer la réalité de l’opposition, gardent une visée d’apprentissage. En se centrant sur des exercices avec opposition, on propose aux joueurs de les accoutumer à des configurations qu’ils retrouveront lors du match mais aussi de les placer en crise temporelle qui nécessitera une adaptation rapide face au problème posé.

Du point de vue des apprentissages, dans une approche classique du football, on cherche, avant tout, à enseigner aux joueurs des gestes techniques et à imposer de l’ordre sur le terrain, sous forme de répartition formelle des joueurs. À la lumière des données exposées, nous serions tentés de dire qu’il est peut-être plus important de permettre aux joueurs d’apprendre à gérer le désordre de façon optimale.

Ce type d’analyse qui privilégie la gestion du désordre comme source de tout progrès semble donc mettre en évidence la nécessité de faire évoluer la didactique du football car la gestion du jeu ne renvoie effectivement que très rarement à la simple application de schémas répétés à l’entraînement.

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